Les 70 ans du Centre d’Art, ça se fête !

Les 70 ans du Centre d’Art, ça se fête !

Centre d art berceau de l art« On ne peut construire une ville, un pays en un jour. Cela demande la participation de beaucoup de monde, chacun remplissant de beauté le petit coin qui lui est échu »

Francine Murat

1944- 2014, Le Centre d’Art fête ses 70 ans ! À cette occasion, une série de projections, débats et conférences aura lieu entre le 30 novembre et le 19 décembre 2014 sur le site du Centre d’Art, 58 rue Roy à Port-au-Prince. Créé sous l’impulsion de l’aquarelliste américain DeWitt Peters, le Centre d’Art joue un rôle fondamental dans l’histoire de la peinture haïtienne. Il est reconnu d’utilité publique en 1947.


A la fois galerie et espace de formation, le Centre d’Art est un lieu de brassage social unique en Haïti : intellectuels, autodidactes, artisans et visiteurs étrangers de renom s’y croisent. Il permet l’éclosion de plusieurs générations d’artistes renommés : Hector Hyppolite, Rigaud Benoit, Georges Liautaud, Edouard Duval-Carié etc. A partir de 1945, il est à l’origine de l’émergence du courant dit « naïf ».

Le Centre d’Art donne naissance au Musée d’Art Haïtien du Collège St Pierre, et à la réalisation des fresques murales de la Cathédrale de la Sainte Trinité.

Très tôt, le Centre d’Art pose les bases du marché de l’art haïtien. Des institutions internationales, comme le Musée d’Art Moderne de New York, s’y procurent des œuvres de peintres haïtiens. Il est aussi à l’origine de la création du premier journal sur les arts Plastiques en Haïti « STUDIO  N°3 ».

A la suite de DeWitt Peters, en 1965, Francine Murat prend la relève et pérennise la vision du fondateur. Elle fait vivre l’esprit du Centre et parvient à maintenir le prestige du lieu jusqu’à son effondrement le 10 janvier 2010.

PROGRAMMATION EN DETAIL 

Dimanche 30 novembre – 5h pm

La communauté artistique de la Grand’Rue

Haïti Royaume de ce monde, un documentaire de 28 minutes réalisé par les artistes Maksaens Denis et Hermane Desorme. Documentaire/2013/28’

Ce documentaire retrace les temps forts de la présentation en Haïti de l’exposition « Haïti Royaume de ce monde » à la Halle Vitale de Jacmel entre le 9 mars et le 5 mai 2013. Après une itinérance internationale, l’exposition collective Haïti Royaume de ce monde qui réunit nombre des plus grands noms de l’art contemporain haïtien, est arrivée en terre haïtienne. L’exposition est née de la nécessité de dresser un état des lieux de la création contemporaine en Haïti, de donner à voir les travaux des artistes qui, au quotidien, questionnent le chaos. Ils sont plasticiens, photographes, sculpteurs, peintres, performeurs, vidéastes, ils sont les acteurs essentiels de leur époque. L’exposition est pensée comme un laboratoire dont ils sont les dépositaires…

“E pluribus unum” de Maksaens Denis. Documentaire/2003/22’

Ce film est un portrait. Celui de deux sculpteurs haïtiens, atypiques, Jean Hérard Céleur et André Eugène dont les œuvres qui marient le bois et le fer récupérés dans la rue, puisent leur inspiration dans le vodou. Ces deux sculpteurs qui vivent dans un quartier populaire de Port-au-Prince, transforment peu à peu leur lieu de vie en musée et en atelier … et souhaitent à travers leurs créations laisser une trace pour les générations futures, témoignant ainsi de leurs conditions de vie.

 “Sculpteurs de la Grand’Rue”  de ChritianTortel. Documentaire /2’43

Vendredi 5 décembre – 6h-8h pm

Ciné Lari a @ Le Centre d’Art

“Ame Noire ” de M. Chartrand. Film animation/2000/9’47

Ce film d’animation convie le spectateur à une plongée au cœur de la culture noire, à un rapide et exaltant voyage à travers les lieux qui ont marqué l’histoire de ces peuples. Le récit que transmet une vieille dame à son petit-fils fait défiler sous nos yeux une succession de tableaux peints directement sous la caméra.

“Le Centre d’Art de Port au Prince: Émergence et Renouveau” de Anne Lescot. Film/2014/16min

Fondé en 1944 à l’initiative de l’américain DeWitt Peters, en compagnie de jeunes artistes et intellectuels haïtiens, le Centre d’Art de Port-au-Prince devient rapidement un lieu focal de création et de rencontre des artistes locaux et étrangers. Il verra notamment passer dans ses murs, André Breton, ou encore Wifredo Lam et José Gomez Sicre.

Berceau de la peinture  haïtienne, et de courants picturaux tel que l’art dit « naïf », il fait la réputation des peintres dont la traduction du monde enchante jusqu’aux plus pointus des collectionneurs et critiques d’art. Première galerie d’art haïtienne, Le Centre d’Art propulse Haïti sur la scène internationale. De grands noms émergent : Luce Turnier, Philomé Obin, Hector Hyppolite, Préfète Duffaut, Rigaud Benoit, Emmanuel Ducasse, Wilson Bigaud, Jasmin Joseph….

Leur inspiration, ils la puisent dans l’histoire, la grande mais aussi celle qui se joue au quotidien : des scènes de rue aux cérémonies vodou, ou encore dans leurs songes. Cependant, la conjoncture politique isole peu à peu le pays, ralentissant les activités du Centre d’Art, jusqu’au terrible séisme du 12 janvier 2010.

Ce film est le récit de 70 années de création et une porte ouverte sur le renouveau du plus célèbre foyer artistique d’Haïti, et peut être de la Caraïbe…

Documentaire « Jean Michel Basquiat » de Jean Michel Vecchiet. Documentaire / 2010 / 52 min

Le documentaire Jean Michel Basquiat a reçu en 2011 le prix du meilleur portrait au Festival International du Film sur l’Art à Montréal. Une rétrospective a été consacrée au peintre en 2010 par le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris.D’origine haïtiano-portoricaine, Jean-Michel Basquiat, peintre majeur des années 80 et pionnier de la mouvance « underground », a tout pour devenir un mythe : artiste afro-américain, il connaît une carrière explosive, consume sa vie et meurt prématurément à l’âge de 27 ans d’une overdose. Il se fait connaître par ses graffitis, à la fois humoristiques et énigmatiques sur les murs de Soho – qu’il signe sous le pseudonyme SAMO (Same Old Shit) -, puis fait irruption avec fulgurance dans le marché international de l’art. Ami et collaborateur d’Andy Warhol, il devient rapidement l’un des artistes les plus en vue de son époque, réalisant de vastes collages où les images, les signes et les mots s’entrechoquent. Il peint l’histoire du peuple noir, le jazz et les jazzmen qu’il vénère, les réalités urbaines…

Samedi 6 décembre – 5h00 pm

Spécial Le Centre d’Art

“Le Centre d’Art de Port au Prince: Émergence et Renouveau” de Anne Lescot. Film/2014/16min

Fondé en 1944 à l’initiative de l’américain DeWitt Peters, en compagnie de jeunes artistes et intellectuels haïtiens, le Centre d’Art de Port-au-Prince devient rapidement un lieu focal de création et de rencontre des artistes locaux et étrangers. Il verra notamment passer dans ses murs, André Breton, ou encore Wifredo Lam et José Gomez Sicre.

Berceau de la peinture  haïtienne, et de courants picturaux tel que l’art dit « naïf », il fait la réputation des peintres dont la traduction du monde enchante jusqu’aux plus pointus des collectionneurs et critiques d’art. Première galerie d’art haïtienne, Le Centre d’Art propulse Haïti sur la scène internationale. De grands noms émergent : Luce Turnier, Philomé Obin, Hector Hyppolite, Préfète Duffaut, Rigaud Benoit, Emmanuel Ducasse, Wilson Bigaud, Jasmin Joseph….

Leur inspiration, ils la puisent dans l’histoire, la grande mais aussi celle qui se joue au quotidien : des scènes de rue aux cérémonies vodou, ou encore dans leurs songes.

Cependant, la conjoncture politique isole peu à peu le pays, ralentissant les activités du Centre d’Art, jusqu’au terrible séisme du 12 janvier 2010.

 

Ce film est le récit de 70 années de création et une porte ouverte sur le renouveau du plus célèbre foyer artistique d’Haïti, et peut être de la Caraïbe…

 

Mercredi 10 décembre.-5h00 pm

 

Artistes haïtiens

 

“André Pierre. Celui qui peint le bon” d’Arnold  Antonin. Documentaire/2006/26’

A la sortie nord de Port-au-Prince, à la Croix des missions, habite André Pierre. Hougan, prêtre vaudou, grand conteur devant l’Éternel, ce beau vieillard de 88 ans est devenu une légende vivante dans le monde des arts. Les chaînes de télévision internationale diffusent un film sur les grandes figures de la peinture du 20e siècle. Leur choix : Pablo Picasso, Salvador Dali et… André Pierre. Il construit son espace pictural à partir des chants rituels. André Pierre en fait ne fabrique que des talismans. Ses toiles ne sont que des objets sur lesquels il grave des signes aux vertus magiques de protection. Cézanne ne voulait pas peindre la Beauté mais la Vérité. André Pierre ne veut pas peindre le Beau. Il ne prétend ni l’atteindre ni le représenter. Peintre ontologique, simple médium, créateur d’icônes, fabricateur de talismans, mystificateur génial ? Qui est André Pierre ? Comment qualifier son art ? Art naïf, art métaphysique, art rituel, art magico-utilitaire ? Et si c’était de l’art, du grand art tout simplement ?

 

 “Préfète Duffaut, piété et urbanisme imaginaire” d’Arnold  Antonin. Documentaire/2006/34’

Préfèt Duffaut est d’un des peintres les plus célèbres d’Haïti. Ses oeuvres ont voyagé dans le monde entier. Il a choisi de proposer une organisation du monde et du paysage haïtien autour de la piété et des esprits. Il a été comparé aux grands primitifs italiens et yougoslaves. Assimilé aux surréalistes. Mais c’est d’un peintre incomparable dont il s’agit, qui n’a pas voulu que sa vie dévore son rêve, ni que son rêve dévore sa vie.

 

Échanges avec le public animés par Pascale Monnin

 

Vendredi 12 décembre.-5h pm

Art haïtien

“Art Naïf” de Arnold Antonin. Documentaire/1975/45’

Ce film salué par la critique pour son approche novatrice, retrace l’histoire de la triple exploitation économique, politique et idéologique de l’art naïf en Haïti. Il est en même temps une défense de la liberté artistique sous toutes ses formes.
Avec des interviews de Wilfredo Lam, Préfet Duffaut, Max Pinchinat, Joseph Antonio…

Prix spécial du jury du festival FIFEF de la Nouvelle Orléans (EU) 1976

 

Échanges avec le public : Arnold Antonin et Mireille P. Jérôme

Vendredi 19 décembre.-5h pm

Art contemporain étranger

PALETTES SPECIAL ART CONTEMPORAIN  Bacon et Duchamp de Alain Jaubert

La collection PALETTES mène une véritable enquête policière pour dévoiler l’histoire de l’œuvre et les intentions du peintre. Grâce aux plus récentes techniques de l’animation vidéo, chaque tableau est analysé, décomposé et les secrets des images sont racontés comme autant d’aventures.

 

Bacon, les figures de l’excès : « Trois personnages dans une pièce » (1996, 30’) : Pourquoi l’horreur fascine-t-elle ? Comment violence ou mort peuvent-elles être conjurées par la beauté plastique ? Alain Jaubert enquête sur le sens de cette fascination et nous entraîne dans l’atelier de Bacon à Londres. Comment montrer le drame humain sans le raconter ? Voici l’une des questions que Francis Bacon n’a cessé de se poser, au travers de toiles qui ont toujours une emprise violente sur le spectateur. Cet épisode nous entraîne dans l’atelier de Bacon à Londres, spectaculaire chaos d’objets et d’images qui contraste vivement avec l’ordre qui règne dans ses tableaux. Là sont peut-être les clefs du triptyque auquel est consacré ce film. Bacon présente beaucoup de ses peintures sous forme de triptyque : une façon pour lui de détruire l’illustration et la narration, et de mettre en scène des personnages à la fois triviaux et symboliques. Trois personnages sont donc dans une même pièce mais sur des tableaux différents : certains empruntent leur pose à la photographie, d’autres à la statuaire classique. Que se passe-t-il ? Rien apparemment. Pourtant, trois personnages dans une pièce mettent en scène un drame abstrait dont les ressorts secrets ont aujourd’hui une étrange résonance

 

Duchamp, le temps spirale : « Nu descendant l’escalier » (1994, 32’) : Le « Nu descendant l’escalier » peint par Marcel Duchamp en 1913 est, avec « Les Demoiselles d’Avignon » de Picasso, le tableau emblématique de la révolution picturale du XXe siècle. Cubiste tout en se démarquant du cubisme, humoristique par son titre paradoxal, mais sérieux, presque scientifique, par ses formes et sa manière picturale, le « Nu » a rendu aussitôt son auteur célèbre. Pourtant, malgré le renom mondial du tableau, il a beaucoup moins intéressé les critiques et les historiens. Alors que des milliers de pages ont été écrites sur « Le Grand Verre », le « Nu », peut-être parce que son titre semblait tout résumer, n’a suscité que quelques lignes de commentaires ici ou là.

Source : FOKAL


La Rédaction

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