Haïti décrète l’état d’urgence neuf mois après l’ouragan Matthew

Haïti décrète l’état d’urgence neuf mois après l’ouragan Matthew
Après le passage de l'ouragan Matthew, en octobre 2016. REUTERS/Andres Martinez Casares

En Haïti, le gouvernement a décrété l’état d’urgence dans la péninsule sud du pays, neuf mois après le passage du dévastateur ouragan Matthew.




« La présidence a pris cette décision vendredi dernier au cours d’un Conseil des ministres extraordinaire », rapporte Le National. Cet état d’urgence concerne les départements du Sud, des Nippes et de la Grand’Anse, entièrement dévastés par l’ouragan Matthew, et ceci pour une durée d’un mois renouvelable.

 « A la suite des dégâts causés par Matthew, plusieurs secteurs de la vie nationale s’étaient élevés pour demander au président de l’époque, Jocelerme Privert, de décréter l’état d’urgence dans ces trois départements », rappelle Le National. Mais « compte tenu de la mauvaise utilisation de l’état d’urgence en 2010 après le tremblement de terre, et en 2013, après le passage du cyclone Sandy, l’ex-président avait jugé inopportun d’emprunter cette voie ».

Ce vendredi, le gouvernement haïtien n’a pas seulement décrété l’état d’urgence dans les trois départements du Grand Sud d’Haïti mais également un état d’urgence environnemental sur l’ensemble du pays. Ce qui « permettra à l’exécutif de décaisser des fonds plus facilement », souligne Le National.



« En décrétant l’état d’urgence sur le Grand Sud et l’état d’urgence environnementale, le président Jovenel Moïse s’est donné une couverture légale pour sauter les barrières administratives concernant l’utilisation des 3,5 milliards de gourdes (environ 49 millions d’euros, ndlr) », constate Le Nouvelliste. C’est la somme prévue par le gouvernement pour la construction de routes, de dispensaires, d’écoles et de logements sociaux dans ces trois départements. Grâce à l’état d’urgence, « l’achat de matériels nécessaires et la signature de contrats avec des firmes de construction ne seront pas assujettis à la procédure d’appel d’offre », explique le quotidien. « Les contrats se feront donc de gré à gré ». Et Le Nouvelliste de conclure sur cette interrogation : « L’utilisation des trois milliards de gourdes va-t-elle permettre aux populations sinistrées de cette région de préparer des lendemains meilleurs ou va-t-elle enfoncer davantage le pays dans le rang des plus corrompus ? »

Source : RFI.fr


La Rédaction

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