Hausse de la criminalité dans les grandes villes haïtiennes
Le nombre de crimes commis dans les grandes villes d’Haïti a considérablement augmenté au cours des six derniers mois, contribuant à miner la confiance de la population envers les forces de l’ordre, selon une étude publiée dimanche.
Le rapport portant sur la criminalité en milieu urbain dans le pays des Caraïbes fait écho aux inquiétudes de nombreux Haïtiens, alors que la nation entre dans une période d’instabilité politique qui pourrait saper les efforts de reconstruction lancés après le terrible tremblement de terre de janvier 2010.
Le taux d’homicides semble avoir fait un bond important dans les quartiers densément peuplés des villes haïtiennes entre août 2011 et février 2012, d’après l’étude réalisée par les chercheurs Athena Kolbe et Robert Muggah, avec le soutien du Centre de recherches pour le développement international, une société d’État canadienne, et l’Institut Igarape, un organisme à but non lucratif brésilien.
La plupart des meurtres en sol haïtien se produisent dans des endroits populeux très touchés par la marginalisation sociale et la pauvreté comme Cap-Haïtien, Les Cayes et Gonaïves.
Haïti se trouve actuellement à une époque charnière de son histoire, alors que les tentatives pour reconstruire le pays après le puissant séisme avancent lentement et que des centaines de milliers de personnes vivent encore dans des camps.
Le mois dernier, le premier ministre haïtien a brusquement démissionné parce qu’il n’arrivait pas à s’entendre avec le président Michel Martelly. Le Parlement n’a pas encore fait savoir quand il choisirait son successeur.
Pendant ce temps, des milliers de partisans de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide ont récemment manifesté pour critiquer le travail de M. Martelly dans le dossier de la reconstruction.
Selon les auteurs de l’étude, plusieurs raisons peuvent expliquer la montée de la criminalité à Haïti. Ils croient toutefois que la frustration découlant de la venue, puis du départ de nombreux groupes d’aide humanitaire dans le pays à la suite du tremblement de terre a joué un rôle déterminant dans le phénomène.
Le rapport montre aussi que la confiance des Haïtiens en leur police nationale a plongé pour la première fois depuis 2007, près d’un répondant sur cinq ayant exprimé de l’inquiétude quant à la capacité et la volonté des policiers de les protéger.
Associated Press
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Si la situation est moins alarmante à Port-au-Prince que dans d’autres centres urbains des Caraïbes, la capitale haïtienne a toute même atteint en février les 60,9 meurtres pour 100 000 habitants, le taux le plus élevé depuis 2006. En comparaison, le nombre d’homicides à New York était de moins de 7 par 100 000 résidents en 2011, alors que celui de la ville d’Oakland, en Californie, était de 23 pour 100 000 habitants.
La Rédaction
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