Edito : Reflèxes d’hommes politiques ou Instinct de conservation du pouvoir
“Pa kriye, pa rele ou pa konn ki sa pou ou fè pou ou ka viv avè yo…”. Telles sont les paroles prononcées dans l’une des chansons de feu Lénor Fortuné dit Azor de “racine mapou”. Il clamait cette chanson sans doute pour une catégorie sociale bien définie. Cependant, aujourd’hui, cette phrase occupe une place importante dans la politique haïtienne.
Alors que le pays sombre chaque jour dans l’anarchie, les crises les unes plus grisantes que les autres, telles : la question de double nationalité; difficulté de résoudre les problèmes de la nouvelle université de Limonade (Nord), don de la république voisine; les élections du tiers du sénat et de la collectivité, qui, jusqu’à ce jour n’est pas à l’ordre du jour alors que ce devrait avoir lieu depuis le mois de novembre 2011 avec un CEP inexistant; les abris provisoires qui se pérennisent; le carnaval 2012 qui a eu lieu dans la ville des Cayes (Sud du pays) au mépris de la tradition du carnaval à l’Ouest, dans la capital; un président qui ne respect ni sa personne ni les autres; un parlement fonctionnant en marge de la constitution; l’espace universitaire inviolable qui pourtant est violé avec fracas par celui la même qui devrait garantir sa sécurité, sa protection; un premier ministre qui a donné sa démission comme un coup de grâce à son gouvernement; la question de “lekòl gratis” sur fond de graves crises et pour couronnés le “bon fonctionnement” de ce gouvernement, une rumeur parcourant toute la ville sinon tout le pays à savoir:
“L’ouverture de l’instruction d’un dossier contre l’ancien président Jean Bertrand Aristide.
Pataugeant ainsi dans les couloirs de l’indécis, dans les couloirs infernaux, dans les marres de boue, les hommes d’Etat et les hommes politiques de ce pays ne trouvent rien de mieux à faire que de chercher par des réflexes inappropriés de nourrir leur instinct de conservation du pouvoir.
Si l’on se réfère à la dernière rumeur, on peut comprendre facilement l’esprit machiavélique qui anime nos hommes d’Etat.
Cette rumeur pourrait avoir deux origines: la première pourrait venir directement du gouvernement en place qui est déjà fragilisé par toutes ces crises provoquées ou non où, si l’on s’y mettrait à les résoudre réellement, il pourrait en découler de grandes conséquences ou le chef de l’Etat peut passer du stade de président au prisonnier politique à vie. Alors, les réflexes ou l’instinct de conservation du chef devenant aigus et de ce fait, provoqueraient des incidents majeurs qui pourraient retenir l’attention ailleurs et perdurer ainsi dans l’erreur et dans le pouvoir; question de tuer le temps avant de passer aux nouvelles stratégies, donc nouveaux réflexes, afin de se faire oublier pendant un certain temps et virer l’attention des autres ailleurs, comme quoi, tout pouvoir est éternel.
Quand on est au timon des affaires suprêmes de l’Etat on oublie toujours qu’il n’y a qu’un seul tout puissant, celui que personne ne peut voir mais que tout le monde peut sentir.
La deuxième pourrait venir directement dans le camp du prétendu accusé en la personne de l’ancien président Jean Bertrand Aristide, qui, depuis son retour en Haïti montre une indifférence feinte de la politique haïtienne alors qu’il active la sienne dans l’anonymat ou pour jauger sa nouvelle capacité de leader inconditionnellement incontesté, fait circuler la rumeur de mandat de convocation afin de prouver encore une fois sa popularité sur la scène politique Haïtienne.
La première origine semble être plus fiable vu l’ardeur qu’a mi le gouvernement en place pour démentir cette rumeur en disant :”qu’il n’y a ni mandant ni plainte contre Jean Bertrand Aristide, il n’y a qu’un simple dossier qui traîne contre lui. D’autant plus qu’il prône que “nous sommes à l’heure de la réconciliation”.
Y a t’il du vrai dans tout ca? Personne ne sait. Cependant, si tel est le cas, ce gouvernement n’est autre qu’un tonneau vide, un tombeau blanchi qui ne saurait s’assumer en aucun cas et qui certainement continuera à actionner le pays de crises en crises ou la descente aux enfers est quasi certaine et emmènera le pays vers une entité chaotique ingouvernable et atteindra la forme d’un “Etat peuplable”.
Alors, peuple haïtien! “ Ou gen nan men w’, peyi Dayiti se pou pèp ayisyen an li ye.
A bon entendeur salut!
Vivianne Gauthier
La Rédaction
Contact : actualites@haitinews2000.com
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