Ecole de Droit des Gonaïves en mode Carnaval

Ecole de Droit des Gonaïves en mode Carnaval
Ecole de Droit des Gonaïves en mode Carnavalesque

GONAIVES – Comme  après chaque premier semestre de la reprise des cours à l’école de droit et des sciences économiques des Gonaïves, la cité de l’indépendance accueille toujours une vague d’étudiants venant d’horizons divers, en vue de prendre part  au séminaire traditionnel  avant la tenue des examens de l’EDSEG.

Depuis les années 70, le conseil décanal de la dite faculté connait cette culture de séminaire à l’intention des bacheliers et des cadres au niveau de la capitale haïtienne qui ont jeté leur dévolu pour le droit.  Ces derniers sont inscrits à l’EDSEG, et ont commencé à suivre les cours par séminaire,  (deux (2) séminaires par semestre).

Au fil du temps, la culture de séminaire à l’EDSEG devient quasiment une nécessité, et permet aux étudiants non-résidents de prendre bien connaissance des matières dans lesquelles ils vont subir les épreuves.

ESKE KONNEN BANNERL’organisation de ces séminaires qui précède toujours les examens à l’EDSEG, est appréciée  par  les étudiants non-résidents, et même ceux qui sont réguliers qui ne voudraient pas rater une  séance de séminaire.

« Certains professeurs se considèrent comme des bêtes de séminaires, parce qu’ils ont donné toute leur énergie au cours des séances », a laissé croire le vice-doyen de la faculté, Ingénieur Daniel Dupiton.

« Même si certaines personnes  ne voient pas de bon œil l’organisation de ces séminaires, toutefois, à  l’échelle internationale la réalisation du séminaire est considérée comme une légende : en 2-3 heures les professeurs donnent seulement l’essentiel  des cours », a avancé l’ingénieur Dupiton.

Cette école vieille de cent ans, rend beaucoup de service à la communauté haïtienne. Elle a déjà formé plusieurs générations d’hommes et de femmes de loi. Pourtant elle fait face à de graves problèmes structurels et économiques.

Condition des étudiants

La capacité d’accueil de l’école de droit et des sciences économiques des Gonaïves ne répond pas à l’affluence des étudiants. L’école n’a pas de dortoir, les étudiants qui n’ont pas de moyens pour réserver une chambre d’’hôtel, et qui n’ont pas des proches aux Gonaïves, sont obligés de loger, malgré tout,  dans les locaux de la dite faculté.

« Depuis Port-au-Prince quelques amis m’ont informé de la réalité du séminaire à l’EDSEG,  une situation très difficile », a déclaré un étudiant de la première année juridique.

« A l’école classique j’ai toujours rêvé étudier le droit, il y a des gens qui m’ont décrit la réalité de la faculté aux Gonaïves, quelques années plus tard à mon arrivé à l’école de droit, je vis la même réalité, les problèmes persistent encore », a-t-il ajouté. 


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Très souvent, l’espace où se déroulent les séminaires n’a pas la capacité d’accueillir un bon nombre d’étudiants.  Beaucoup d’entre eux sont restés debout à l’extérieur de la salle,  une lutte pour pouvoir suivre les cours.

Bien que le début du séminaire  soit  fixé à 7 Hres A.M, des étudiants se sont démenés comme le diable pour être présents 2 heures à l’avance en vue d’assurer leur place. « Moi, je viens à 6hres 30,  j’ai suivi tous les cours en plein soleil »,  a déploré un autre étudiant.

« Nous sommes obligés de prendre part au séminaire, on sait que le séminaire c’est la technicité même de l’examen. Cependant, les conditions ne sont pas réunies.  Les étudiants n’ont même pas la possibilité de poser une question sur un sujet, les cours sont dispensés sans cursus et support. Considérant un professeur dispense un cours de méthodologie, un sujet sans cadre de référence, il transite brusquement sur la problématique,  alors que la majorité des étudiants ne savent vraiment pas ce qu’est une problématique. Heureusement,  ce n’est pas mon cas, parce que je fais déjà une faculté », a déclaré un étudiant de la 3e année juridique.

« À l’EDSEG,  les étudiants se comportent comme des élèves, ils se contentent de prendre seulement les notes, sans compréhension possible, cela n’a rien à voir à une étude supérieure », a déploré l’étudiant.

Je sais que cela prendra du temps pour apporter un souffle nouveau au niveau de la faculté, mais je souhaite aux responsables de bien gérer  l’école.  Si la salle peut  contenir seulement cent (100) étudiants, que le décanat se charge de ce nombre après le concours…  de ce fait, le respect  et la droiture doivent être priorisés sur la question de sentiment et de politique, a ajouté un autre étudiant de la 3e année juridique.

Par ailleurs, le vice-doyen de l’EDSEG, l’Ingénieur Daniel Dupiton, qui se dit conscient de la réalité de la dite école, promet d’améliorer au fur et à mesure la capacité d’accueil de l’école.

« Nous avons en perspective un projet de construction d’un dortoir pour les professeurs  durant la période estivale, après  ce sera au tour des étudiants. Nous allons construire un dortoir moderne, un espace normal comme les hôtels universitaires, pour y avoir accès, les étudiants auront à verser un petit frais en vue d’aménager l’espace. La construction d’un gymnasium entre autres est en perspective.  Beaucoup de projets, mais peu de moyen,  nous n’avons aucun frais de l’état’’, dixit le vice-doyen.

La porte économique et touristique

Malgré tout, au moment des séminaires, tout le secteur du commerce dans la 4e  ville du pays se met en activité.

Le transport public se mobilise pour transporter plusieurs milliers d’étudiants venant de partout, y compris les chauffeurs de taxi moto, TapTap ect.

Les compagnies téléphoniques sont en activités, un membre de la famille est en voyage, les petits coups de fil se font beaucoup plus rapide, les moyens de recharge sont à l’ordre pendant deux (2) ou trois (3) jours.

Le secteur hôtelier joue sa partition, beaucoup de réservation pendant cette occasion. Certains étudiants viennent un (1) ou deux (2) jour avant le séminaire. Les restaurants de la ville sont bondés de gens.

Devant chaque centre où se déroule le séminaire, on peut remarquer des marchandes de toutes espèces qui s’installent.

L’Ingénieur Daniel Dupiton a raconté à l’Agence en ligne Haitinews2000 que  pendant deux (2) jours, une vendeuse de nourriture s’installant dans les parages de la faculté a vendu pour environ 30 000 Gourdes.

Après les cours, entres 3 et 4 heures P.M. les gens ont profité de leur passage dans la cité pour faire entre autres des promenades.

« Les séminaires sont organisés surtout en week-end, yon okazyon pou’n pran plezi nou nan vil la », a lâché un groupe de jeunes. La nuit c’est comme le jour aux Gonaïves, ont-ils lancé. 

Entre 9 et 10 heures PM, le plaisir donne le coup d’envoi, les discothèques de la ville sont déjà remplis de monde. […] Le plaisir s’enchaine, les tables remplies de boissons de toutes sortes. « Nou la jouk tan kòk chante », ironise-t-ils.

Les maisons des femmes de trottoir (ROSIE), sont très fréquentées par des étudiants amant du plaisir. Un va et vient se fait sentir dans presque toutes les boites de nuit de la ville.

Les responsables de l’école de droit et des sciences économique des Gonaïves, organisent sept (7) séminaires et neuf (9) examens par année académique. Seize (16) semaines d’activités dans la cité de l’indépendance.

Dieulivens Jules

E-mail : jdieulivens@gmail.com


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La Rédaction

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