Des commerçants de sandales en cuir tourmentés par les autorités municipales

Ils s’installent à Port-au-Prince, principalement à la rue Magny (Bois-vernat) non loin de la plus grande place publique du pays dénommée « Champ de Mars », leur spécialité est la fabrication de sandales en cuire sur mesure.

Kenson Michel, 33 ans, se sent lassé par la décision des responsables locaux. « Ils nous ont visité presque tous les jours, ils ont renversé nos tables, ils ont emporté nos produits. Ils ont fait exprès, selon moi, car les autorités n’ont jamais pris une décision de nous placer dans un autre endroit », a raconté ce jeune homme.

Débuté dans le commerce en 2009, Kenson Michel a fait face à toutes sortes de difficultés. « Malgré cette activité, c’est toujours une lutte de prendre soin de ma famille. A cause de la vente qui est au ralenti, ma situation devient précaire », nous a-t-il confié.

Selon les gérants de la municipalité de Port-au-Prince, aucun commerçant ou particulier n’a pas le droit d’occuper les trottoirs. Cet espace est réservé aux piétons ; cette décision a été prise dans le cadre de réduire le nombre d’accidents de véhicules enregistrés.

Durant toute l’année, les agents municipaux n’ont pas cessé de contraindre les artisans à laisser la rue, ce que M. Michel n’a pas contesté. « Je suis prêt à laisser la rue, mais je ne sais pas encore là où je dois me placer », a-t-il avancé. Il a évoqué aussi l’idée d’abandonner cette pratique, mais ce n’est pas aussi facile. « Si trouver un emploi quelconque était si facile, je laisserai cette activité, car elle ne m’apporte pas grand-chose », a-t-il renchéri.

Donc, Kenson Michel n’est pas la seule personne « persécutée » par les agents municipaux. Tous ses pairs sont frappés par cette mesure. Que l’on veuille ou pas, il continue à guetter la vie même si le profit est inappréciable.

Dossier : Emmanuel Eddy Cantave