L’activiste Haitien André Michel inculpé, renvoyé par-devant le tribunal criminel
Le juge d’instruction Lamarre Bélizaire a rendu mercredi son ordonnance dans le dossier de l’assassinat, en octobre 2010, de l’étudiant Frantzy Duverseau et a renvoyé par-devant le tribunal criminel l’avocat et activiste André Michel, ainsi que 3 autres inculpés dont l’arrestation est ordonnée par le magistrat instructeur, a-t-on appris de source judiciaire.
Enold Florestal, Josué Florestal, André Michel et Jeanco Honorat sont inculpés et poursuivis pour “les faits d’assassinat qui leur sont reprochés au préjudice de Frantzy Duverseau, à l’intérieur de la résidence privée de ses parents.”
Le juge Bélizaire a mis hors des liens de l’inculpation les nommés Céligné Jude etPierre-Louis Frantz, puisque les indices trouvés en ce qui concerne leur implication éventuelle dans le meurtre de Frantzy Duverseau ne sont pas suffisants.
“Par contre, Il y a lieu de suivre contre les nommés André Michel, Enold Florestal, Josué Florestal et Jeanco Honorat pour les faits d’assassinats qui leur sont reprochés au préjudice de Frantzy Duverseau à l’intérieur de la résidence privée de ses parents à la rue Carmelot, Bois-Verna, Port-au-Prince, conformément aux dispositions de l’article 241 du code pénal haïtien, tout en écartant en partie le réquisitoire définitif du commissaire du gouvernement en date du 22 aout, 2014,” peut-on lire dans l’ordonnance.
“Ordonnons qu’ils soient pris de corps et déposés dans la maison d’arrêt s’ils ne s’y trouvent déjà; ordonnons que toutes les pièces du dossier de la procédure, ensemble la présente ordonnance soient transmises au commissaire du gouvernement aux fins de droit,” lit-on dans cette ordonnance dont la Haitian-Caribbean News Network (HCNN) a obtenu copie.
L’activiste de l’opposition, André Michel, est poursuivi en tant que complice des frères Florestal et d’un des policiers considérés comme auteurs et co-auteurs du crime.
Ovil Duverseau, le père de l’étudiant défunt Frantzy Duverseau, a déclaré que son fils a été exécuté le 18 octobre 2010, lorsque plusieurs civils, accompagnés de 4 policiers, ont fait irruption dans son domicile, à la suite d’une violente dispute impliquant la sœur de la victime, Fabienne Duverseau, et son mari, Enold Florestal.
Frantzy Duverseau, qui était allé au secours de sa sœur, s’est battu avec l’agresseur qui, par la suite, a été blessé apparemment dans un échange de jets de pierres, selon des témoins.
Les Duverseau ont expliqué que Enold Florestal avait quitté les lieux avant de dépêcher plusieurs de ses alliés, parmi lesquels Josué Florestal et André Michel, pour prendre sa revanche.
«Même si la police était sur les lieux, celui qui, personnellement, est allé à l’intérieur pour attraper et commencer à massacrer Frantzy, c’était Josué Florestal, le frère d’Enold Florestal, qui était accompagné d’André Michel”, a déclaré à HCNN Ovil Duverseau.
Duverseau a déclaré que son fils, Frantzy , a été abattu à bout portant dans l’œil gauche par un des policiers qui tentaient de l’arrêter, tout en fermant les yeux sur la violence perpétrée contre Fabienne Duverseau qui saignait encore.
“Enold Florestal battait Fabienne qui saignait. Quand elle m’a appelé à son secours, je suis allé dire à Enold qu’il n’avait pas le droit de battre sa femme, qui est aussi ma fille», a déclaré Ovil Duverseau.
«Je l’ai bousculé, et il a soulevé une grosse pierre qu’il a jetée sur moi. Ensuite Frantzy est intervenu et l’a contrecarré,” a-t-il déclaré. “Ensuite, quelques-uns des policiers et André Michel ont agi de connivence pour assassiner Frantzy”, a déclaré Duverseau qui a reconnu que son fils essayait de résister à l’arrestation qu’il considérait comme illégale.
Cependant, André Michel, également avocat et membre de l’opposition, a déclaré qu’il intervenait en tant qu’avocat d’Enold Florestal.
“Je suis allé chez les Duverseau en compagnie des policiers parce que c’est moi qui connaissais l’adresse et aussi parce que j’étais l’avocat de Florestal,” a déclaré André Michel qui qualifie les poursuites engagées contre lui de persécutions politiques.
“Nous n’allons pas baisser les bras et nous allons au contraire intensifier le combat contre l’arbitraire incarné par ce gouvernement,” a déclaré Michel à HCNN jeudi.
Toutefois le ministre de la justice Me Jean Renel Sanon a nié toute implication du gouvernement dans ce dossier.
“Il s’agit d’un dossier judiciaire initié avant l’arrivée au pouvoir du président Michel Martelly et du gouvernement du Premier ministre Laurent Lamothe,” a déclaré Sanon à HCNN.
“Je ne vois pas en quoi une action judiciaire sur un meurtre qui a vraiment eu lieu et qui impliquerait des gens qui étaient sur les lieux du crime, pourrait constituer une persécution politique,” a fait remarquer le ministre Sanon.
Source : HCNN.ht
La Rédaction
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