Haïti : Beethova Obas en concert le 2 décembre prochain à la FOKAL
Mardi 2 décembre prochain à 6h pm, FOKAL accueille le guitariste et chanteur haïtien Beethova Obas en concert. Beethova Obas a fait de sa musique le symbole de la douceur et de la sérénité. Mais il faut s’accrocher à la puissance de ses phrases, à la couleur des mots, à la subtilité de ses jeux de mots, et l’on comprend mieux dès lors, que son prénom se pianote en trois syllabes comme celui de Beethoven, dont s’est inspiré son père, le peintre Charles Obas.
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Né en mars, mois du dieu de la guerre, Beethova donnerait cher pour que l’humanité dépose à jamais les armes, détruise les frontières et parsème la planète de respect et d’amour, inculquant aux générations futures les valeurs qui conduisent à la Paix…
Grâce à son vécu multiculturel il a capté l’âme africaine de la musique, en exploitant son folklore.
Jamais les sentiments de haine, de rancœur ou de vengeance ne l’ont habité, en dépit de la disparition tragique de son père, peintre et musicien happé par les griffes meurtrières du régime de Duvalier un jour d’octobre 1969.Cet événement ayant forgé sa conscience, explique à lui seul le titre de son premier album « Le chant de liberté », sorti en 1990.
Très vite sa notoriété va dépasser les frontières de la Caraïbe. Son album « Si… » atteint les sommets et se fredonne même en Europe.Suivront les albums « Pa Prese ! » contenant le célèbre titre « Couleur Café » de Gainsbourg, rendu brûlant et corsé par l’adaptation de Beethova. « Planèt la », (La planète) est un chef d’œuvre ! Moins connu parce que peu distribué, il fera sans doute un jour le tour de la terre !
La sérénité de l’artiste grandit au fil des ans. « Kèm Poze » (traduisez « je suis serein ») vient confirmer un style qui désormais est la signature de Beethova : Le CUBHABRA, mélange subtil de saveurs cubaines, de rythmes haïtiens et d’accords brésiliens. Ses tournées de plus en plus fréquentes le mènent successivement dans tous les territoires francophones, dont les Antilles françaises, puis la France, le Canada, la Belgique et la Suisse; suivront : les Etats-Unis, la Tunisie et le Japon.
Ni du genre pressé, ni enivré par le succès, pour Beethova, chaque chose prend toute sa mesure. Chaque événement ou changement survenu dans son pays le touche particulièrement, l’orientant vers une réflexion artistique dont lui seul possède le secret.
Comme si tout prenait sa force face à son contraire, Beethova unit richesse et pauvreté, justice et abus, honnêteté et corruption. Il jongle avec les mots qui prennent alors une dimension indissociable de la situation socio-politique de son île natale.
En 1988, il gagne le concours American Airlines, et le titre Lagé-l interprété par son frère Emmanuel, devient un hymne populaire. Cette même année il est lauréat du concours DECOUVERTES 88 de Radio France Internationale. En 1989, à Curaçao, Beethova reçoit le prix de l’International WORLD TROUBADOUR FESTIVAL.
1990, son album « Le chant de liberté » se maintient en première position sur les ondes des radios haïtiennes. Il effectue une tournée internationale avec le célèbre groupe martiniquais Malavoi en 1992. Les musiciens, subjugués par l’une de ses compositions NOU PA MOUN, l’invitent à participer à la réalisation et à la tournée mondiale de l’album MATEBIS.
En 1994, son album SI… confirme son talent.Il se produit aux principaux festivals, tels le Printemps de Bourges, de la Rochelle ainsi qu’aux Francofolies. A deux reprises il partagera la scène avec Césaria Evora. 1999, « Planèt la » voit le jour. Dans le titre, « Nèg Kongo » on retrouve un sublime duo avec son frère Emmanuel. Puis s’enchaînent les tournées, avec un concert mémorable au festival de Lincoln Center en 2000. Le New-York Times lui rendra un vibrant hommage. Au printemps 2001, le public de la Seine Saint-Denis à Paris l’applaudit dans le cadre du dix-huitième anniversaire du festival Banlieues Bleues. C’est en ces mêmes lieux qu’il dirigera le Chœur des Ateliers des Banlieues Bleues et son album “Planèt la” sera classé dans la discographie sélective du festival.
2003, KèmPoze fait parler une fois de plus de Beethova. Tous les titres dénoncent en filigranes, qui, une situation politique larvée, qui, une insécurité évidente, sans compter la dérision ironique des écoles primaires, secondaires, « adultaires ! » (pour adultes !). Une fois de plus, il revient sur la dégradation environnementale, dont la conscience n’est hélas, pas universelle. En 2006 il est nommé Ambassadeur de la Paix par l’OEA (Organisation des Etats Américains). En musique il propose à tous les Haïtiens de se tourner vers l’avenir avec le single Gad Devan.
De pays en continents, de concerts en tournées, Beethova continue à semer des étoiles de bonheur. En quête d’absolu, sa voix calme et chaude chante l’Homme dans sa pluralité. Il répète que la vie est miracle, et que maternité rime avec amour. Lorsqu’il scrute l’horizon de tous les sols qu’il a foulés, lorsqu’il songe à son parcours, aux rêves éveillés d’un monde pluriculturel enfin uni, son cœur fredonne un refrain intérieur : Bravo Manman ! Il n’avait que dix-sept ans lorsque sa mère a rejoint les étoiles, elle lui aura inculqué le sens du pardon et de l’amour en dépit de la disparition brutale de son père.
En 2006, la naissance de sa fille lui imprime un nouveau rythme, et il savoure les joies de la paternité. S’il prend le temps de vivre en famille, la musique l’habite toujours, elle fait partie de son quotidien.
Maturité aidant, il est encore de plus en plus exigeant avec luimême. Voilà qui explique le temps qu’il prendra pour peaufiner son sixième album. On y humera le CUBAHABRA, bien sûr on y humera une panoplie de nouvelles senteurs…
En bref, l’album portera l’empreinte du 21ième siècle, résolument tourné vers le FUTUR ! Un Best Of reprendra les titres les plus en vogue de ses vingt-deux ans carrière. Le choix est essentiellement celui des fans et des internautes.
Après le séisme qui a frappé Haïti le 12 janvier 2010, Beethova s’engage avec détermination, dans les initiatives à but humanitaire. Avec sa femme il fonde l’association IFF (Investment For the Futur). Il tien à venir en aide aux enfants devenus orphelins au lendemain du drame.
En janvier 2010, toujours dans le cadre de la préparation de son album, Beethova enregistre les violons en Pologne, avec l’orchestre philarmonique de Wroclaw. Un grand moment d’émotion. Les Polonais sont touchés par le drame qui vient de frapper Haïti et une conférence de presse est rapidement organisée par le maire de la ville, invitant Beethova à mettre en exergue les liens séculaires, historiques et musicaux qui unissent la Pologne à Haïti.
Désireux de réaliser un travail de mémoire sur les compositeurs talentueux de la musique Haïtienne, Beethova en association avec TiCorn (la chanteuse haïtiano-allemande), pose la première pierre d’un projet qui rend hommage à l’un d’entre eux : Jean Claude Martineau dit (Koralen). Ecrivain, voire poète, il est l’auteur de nombreux titres devenus anthologiques. Korelen n’est hélas pas assez mis en exergue, alors que ses compositions sont interprétées par bon nombre d’artistes locaux.
Beethova s’attelle à la réalisation d’un nouvel album, dans lequel il réadaptera des titres du passé.
Entrée sur invitation gratuite à retirer à FOKAL
Source : FOKAL
La Rédaction
Contact : actualites@haitinews2000.com
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