Quid de la 20e édition de Livres en Folie ?

Je ne saurais ne pas apprécier à sa juste valeur l’initiation des initiateurs de cette grande festivité qu’est “Livres en folie”. A chaque fois que l’occasion se présente à moi je ne cesse de féliciter les pionniers de cette grande révolution livresque qui marquera indubitablement un tournant définitif dans l’histoire littéraire de notre chère patrie et pourquoi pas, même au-delà de nos cieux.
Follow @haitinews2000

De cela, il y a déjà plus d’une vingtaine d’année. Qu’en est-il donc de la vingtième édition de “Livres en folie”? Elle devrait être la énième vitesse de croisière de cette grande aventure. A un quart de siècle près, la vingtième édition devrait être alors à son apogée d’expériences où des erreurs grossières, des erreurs flagrantes ne devraient pas avoir lieues si ce n’est, bien entendu, des erreurs consenties. Sans aller de mains mortes la vingtième édition de livres en folie n’était qu’un gâchis, un échec cuisant. C’était tout simplement la ruine des auteurs dans cette énième édition.

Evidemment, si les initiateurs n’avaient pas eu l’idée, il n’y aurait peut-être jamais eu de livres en folie. Cependant une fois que l’idée est lancée et rendue publique, elle n’appartient plus à une catégorie mais à tout ce qui, caressé par l’idée, s’y s’est mêlé. Qui dit donc, “Livres en folie ” devient un compromis, un partenariat entre initiateurs, auteurs, éditeurs, imprimeurs et surtout lecteurs-acheteurs. Et, chaque antagoniste à un droit et un devoir à respecter et à faire respecter. Ils sont conjointement liés pour la réussite de cet exploit et surtout pour conserver sa pérennité. Ils sont indispensables l’un de l’autre, c’est comme un triangle isocèle où quand une branche est disparate, le triangle devient inexistant. Ce qui explique qu’il faut jouer dans l’intérêt de tous, qui était nettement contraire pour sa vingtième édition. La balance était seulement penchée aux côtés des initiateurs et quelque peu aux côtés des éditeurs. Les grands perdants étaient les auteurs et quelque peu les lecteurs-acheteurs.

Pour les initiateurs en dehors de nombreuses subventions qui leur étaient accordées, il y avait aussi les frais d’entrée qui étaient passés au double pour cette vingtième édition sans une bonne garantie que les acheteurs recevraient en retour des primes qui leur sont allouées aux détriments des acheteurs-lecteurs qui n’osaient s’aventurer en masse dans un tel engrenage où ils se disaient : “Mwen pap fè lajan m’ kale m’ ankò, mwen paka pral achte liv pou m’ peye antre a tout kob sa a.”

En dehors de la Coupe Mondiale qui était à l’ordre du jour, la hausse des frais d’entrée était catastrophique ce qui empêchait, bien entendu la rentrée d’une masse compacte comme pour les années précédentes pour cette vingtième édition, un vrai boycott pour les auteurs. Ce qui est “pirissime”, les auteurs qui avaient droit dans les éditions précédentes d’épancher leur point de vue, leurs opinions et surtout faire un peu de publicité de leurs œuvres dans les conférences de presse avaient vu passé ce droit en quelques secondes seulement afin de présenter leurs œuvres, s’ils ont le temps de le faire, bien entendu, et le nombre des médias étaient seulement réduit à Magik9 et les autres médias présents étaient forcément concentrés seulement aux responsables de “Livres en folie “, comme quoi les auteurs sont des petits enfants non rebelles qui se laissaient mener comme bon leur semble.

Au jour J, les auteurs sont traités en parents pauvres, en quidam. Entassés pêle-mêle, ils ne pouvaient ni étaler leurs produits confortablement ni bouger aisément étant assis sur des chaises et des tables branlantes pour communiquer avec des amis et ou des clients.

L’on se demande à quel train s’en va “Livres en folie ” et où ira-t-il ?

Aussi, après plus de 20 ans d’expérience de “Livres en folie “, une énigme reste entière : « Sous quel critère choisit-on l’invité d’honneur annuellement à “Livres en folie ” ? » Est-ce sous la base de plus anciens auteurs, ou sous celle des auteurs les plus productifs ? Est-ce sous la base d’amitié clanique ou bien l’auteur qui répond le plus favorablement aux quatre volontés des initiateurs ?

Et ne me dites surtout pas que ce sont des écrivains à compte d’éditeur seulement. Alors là, je vous dirai pourquoi ce sont toujours les mêmes têtes ? Pourquoi avez-vous peur de regarder ailleurs ? Avez-vous peur de découvrir d’autres auteurs plus talentueux et plus prolifiques ? Avez-vous peur de découvrir que vous vivez trop longtemps dans le mensonge, dans l’hypocrisie ? Avez-vous peur de transcender et de faire de “Livres en folie ” ce qu’il devrait être réellement au profit et à l’avantage de tous pour une Haïti meilleure tout en souhaitant que “Livres en folie” n’est pas un avant-gardiste mais un évènement national.

Je ne saurais terminer sans laisser deux mots aux éditeurs qui doivent définir nettement avec les auteurs le pourcentage avec lequel ils sont en consignation avec eux pour les accompagner à livres en folie, car certains d’entre eux ont le culot d’enlever sur l’auteur et la somme en conciliation avec eux et le pourcentage accordé aux acheteurs par “Livres en folie” soit 20 ou 25% en conciliation avec l’éditeur et ou l’imprimeur plus les 40 ou 50% off accordés aux acheteurs soit un total au minimum de 60 à 75 % enlevés de l’auteur. Ce n’est pas justice, c’est un crime.

Au fait, tous les protagonistes doivent réviser et corriger leurs positions pour la bonne continuation et la survie de cette grande foire nationale où l’intérêt de l’un et de l’autre ne soit pas lésé.

Et je ne terminerai pas sans présenter une fois encore mais plus vives félicitations aux initiateurs de cette grande foire littéraire et surtout pour le soin qu’ils ont pris de le prolonger sur 2 jours suivis en attendant qu’ils augmentent le troisième jour comme pour les autres activités semblables.

J’écris ces lignes, ce n’est ni par jalousie, égoïsme, envie, haine, ambition ou autre, c’est tout simplement pour que ne s’éteigne jamais cette grande entreprise.

Alors pionniers ! C’est bon ! Secouez-vous ! Bonne continuation.

Vivianne Gauthier

Styliste-Ecrivaine-Politologue