Martelly prône la démocratie, mais ignore l’opposition, quel paradoxe !

Martelly prône la démocratie, mais ignore l’opposition, quel paradoxe !

Le 14 mai dernier, le Président de la République a inauguré le kiosque Occide Jeanty qui devient désormais un amphithéâtre. Cet espace public peut accueillir cinq mille (5 000) personnes, suivant l’ingénieur Harry Adam. Ce jour-là, des élèves venus de différents lycées de Port-au-Prince s’asseyaient paisiblement pour écouter Michel Martelly.

Avec la même fougue, le même zèle, le Chef de l’Etat a vanté ses réalisations au cours de ses quatre années passées à la tête du pays.

Depuis un certain temps, à chaque inauguration, Michel Martelly n’a jamais mis l’eau à la bouche pour injurier ces opposants. Tantôt il les traite de voleurs, de profiteurs et de fossoyeurs de patrie. Ce 14 mai, une fois de plus, l’opposition n’a pas été épargnée. Le Président a tiré à boulets rouges. Le pire, il livre se spectacle devant des élèves, fort souvent considérés comme l’avenir du pays, ceux qui vont pouvoir remplacer sa génération.

Deux jours plus tôt, le Président français, François Hollande, a visité officiellement Haïti. De grandes promesses qui font croitre le désespoir car, selon des analystes, elles n’ont pas été faites dans un cadre formel. Au contraire, suivant leurs déclarations, la France et Martelly continuent de causer du tort à cette nation qui peine à jouir d’un futur prometteur. Comment François Hollande aurait pu digérer les excès de son homologue le 14 mai écoulé encore au Champ-de Mars ? Peut-être on lui aurait rapporté tous ses faits et gestes.

Toute société démocratique reconnait très bien la présence d’un groupe qui se réclame de l’opposition. Certains politologues sont allés très loin pour faire comprendre que si dans un état l’opposition n’existe plus, il risque de connaitre le chaos, parce que les gouvernants vont agir comme bon leur semble. La preuve en est bien grande, des pays ont même financé l’opposition ; pour vous dire combien son existence en vaut la peine.

Comment penser diriger sans l’opposant ? À regarder le comportement de Michel Martelly, on peut déduire qu’il nie ce secteur. Une façon de gouverner qui nous fait remonter le temps, remémorer les agissements des Duvalier qui laissent tant de cicatrices dans notre âme. Une période très pénible de notre vie de peuple.

Ce ne serait pas méchant de sa part de dire que l’opposition haïtienne ne vaut presque rien. Elle n’a pas de visions progressistes, pas de plans politiques solides… nous l’admettons. Cependant, tout comme nous voulons construire ce pays, nous devons repenser l’opposition, mais pas avec le mépris encore moins les insultes.


La Rédaction

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