«Le commandant en chef de la révolution cubaine est décédé à 22h29 ce soir.» C’est par cette simple phrase que Raul Castro, son frère, a annoncé la nouvelle: Fidel Castro, père de la Révolution cubaine, est décédé vendredi soir à La Havane. Cuba avait célébré ses 90 ans en août dernier. Après cinq décennies à la tête du régime communiste, et une sixième passée à l’écart du pouvoir pour raisons de santé, l’ancien chef d’État s’est éteint.
Le président cubain n’a pas révélé les causes du décès, mais a précisé que Fidel Castro serait incinéré, conformément à sa volonté. Les autorités cubaines ont décrété samedi neuf jours de deuil national.
Son décès, qui survient à peine deux ans après l’annonce historique du rapprochement entre Cuba et les États-Unis, vient définitivement tourner la page de la Guerre froide, qui a mené le monde au bord du conflit nucléaire lors de la crise des missiles d’octobre 1962.
• Une personnalité du XXe siècle
Célèbre pour ses coups d’éclat et ses discours interminables autant que pour son uniforme, ses survêtements, ses cigares et sa barbe légendaire, Fidel Castro était un symbole de la lutte contre l’«impérialisme américain», tout en affichant lui-même un piètre bilan en matière de droits civiques et de libertés. Véritable morceau d’histoire du XXe siècle, il a défié 11 présidents américains et survécu à maints complots pour l’assassiner – un record de 638 selon le Livre Guinness des records. La mort de Fidel Castro, impliqué dans la Guerre froide, et notamment dans la crise des missiles de 1962, vient définitivement tourner la page de cette période historique.