Le projet vert de Jovenel Moïse, président élu d’Haïti [entretien exclusif]
Large vainqueur du scrutin de novembre, le novice en politique Jovenel Moïse, riche planteur de bananes âgé de 48 ans s’apprête à prendre les rênes d’Haïti. Sa priorité : relancer l’agriculture avec une nouvelle politique de l’eau et l’énergie solaire.
Entretien exclusif –
Quel est votre parcours et quelles sont vos origines ?
Je viens d’une famille nombreuse et modeste de Trou du Nord. Mon papa est cultivateur-mécanicien. Je suis allé à l’université à Port-au-Prince, puis je le suis mis tout de suite à travailler. Quand je me suis lancé dans cette aventure, il y a vingt-deux mois, j’étais à la tête d’une des plus grosses entreprises du pays pour la production industrielle et le négoce international de bananes.
Qu’est ce qui vous a amené à vous porter candidat ? Vous avez des relations d’amitié avec Michel Martelly, le président sortant…
J’ai toujours rêvé de voir un Haïti ouvert aux affaires et prospère. Mais cette prospérité a un frein : la politique. Aujourd’hui, il faut faire de la politique en Haïti autrement. Pas de la politique politicienne qui sert un petit groupe ou des intérêts personnels. Je me suis lancé dans cette bataille pour que la politique serve la collectivité. Ces trente dernières années, nous avons eu un gros problème de leadership. Cela veut dire des présidents qui n’ont pas eu des visions claires en matière de réforme de l’état, de gouvernance. Moi, je me sens à l’aise pour dire que ce pays nous allons le mettre sur les rails du développement.
On demande à un chef d’État d’avoir une vision de l’avenir du pays. Quelle est votre vision pour Haïti ?
Je veux écrire la première page de l’indépendance économique de notre pays. On ne l’a jamais eue. On a eu l’indépendance politique, Pour y arriver il faut un développement endogène, essayer de créer une solidarité interhaïtienne. On est quinze millions dans la nation haïtienne, mais avec 4 millions qui sont à l’extérieur. Mais la constitution de 1987 les exclut carrément, ils n’ont pas de droits, seulement des devoirs. Ils envoient des milliards, mais ne peuvent pas voter. Il faut intégrer la diaspora, lui donner des droits économiques sociaux, politiques, culturels. Ce sont nos frères, nos sœurs. Et pour le faire, nous avons besoin d’une réforme en profondeur de notre constitution.
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La Rédaction
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