Facebook change de statut
Le réseau social s’introduit ce vendredi sur le Nasdaq, et signe la plus grosse entrée en Bourse pour une valeur Internet avec une valorisation de près de 100 milliards de dollars.
Les courtiers ne prennent plus d’ordres mais se préparent à avertir leurs clients du nombre d’actions qu’ils ont pu leur obtenir: un grand silence règne à Wall Street avant que Facebook fasse vendredi une entrée fracassante en Bourse.
Huit ans après son lancement dans une chambre d’étudiants à Harvard, le géant des réseaux sociaux s’apprête à réaliser la deuxième plus grosse entrée en Bourse de l’histoire américaine: derrière Visa, mais vraisemblablement devant General Motors, selon un classement établi par le cabinet Renaissance Capital.
Le réseau social Facebook a annoncé jeudi la mise sur le marché de plus de 421 millions d’actions au prix de 38 dollars pièce, en haut de la fourchette, ce qui valorise le groupe à 104 milliards de dollars maximum.
Chez certains courtiers, les particuliers, qui avaient jusqu’à mardi après-midi pour faire une demande d’actions, devront alors confirmer qu’ils restent intéressés à ce prix. La distribution finale des actions parmi les chanceux qui pourront profiter du bond attendu du titre dans les échanges publics devrait être communiquée à peine quelques heures avant la première cotation sur le marché électronique Nasdaq vendredi matin.
En attendant, chez les 11 banques chargées de piloter l’opération, au premier rang desquelles Morgan Stanley, c’était le silence absolu, imposé par la réglementation boursière.
Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, qui a soufflé ses 28 bougies lundi, fidèle à son image de « geek », sera au siège de Facebook à Menlo Park pour l’événement.
Selon les sites d’information spécialisés TechCrunch et All Things Digital, les employés de Facebook ont été conviés à participer dans la nuit à un « hackathon » (marathon de codage informatique), qui s’achèvera quand M. Zuckerberg fera sonner à distance la cloche d’ouverture du Nasdaq.
L’opération a de quoi donner le tournis: la valorisation de Facebook pourrait atteindre à terme 104 milliards de dollars (une fois prises en compte toutes les stock options), dépassant aisément celle du groupe de médias presque centenaire Disney (80 milliards de dollars), même si elle reste en retrait derrière l’autre géant d’internet Google.
Et pourtant, comme ne cessent de le rappeler les analystes qui mettent en garde contre l’emballement, le site aux 901 millions d’utilisateurs a ses ombres au tableau: croissance en ralentissement, même si elle a encore atteint 45% au premier trimestre, et nombre croissant d’utilisateurs mobinautes, alors qu’il est difficile de faire de la publicité sur les appareils portables.
Pour Virginie Lazès, directrice associée à la banque d’affaires Bryan Garnier, « finalement, cette entrée en Bourse ne sert à rien, elle est là juste pour entériner le fait que Facebook se pense comme le leader incontournable d’internet dans les cinq prochaines années ».
De fait, ce n’est par besoin de liquidités que Facebook fait appel au marché: le site au chiffre d’affaires annuel de 3,7 milliards de dollars a déjà 4 milliards de dollars de liquidités.
D’ailleurs, même si la société californienne a annoncé mercredi un gonflement de 25% de l’opération, avec la mise sur le marché de titres supplémentaires, elle n’en tirera aucune recette en plus, puisque pour répondre à la demande, ce sont des actionnaires actuels qui vendront plus d’actions.
M. Zuckerberg, lui, devrait remonter dans le classement des milliardaires, avec sa part de 18,4% dans la société.
Source : lesechos.fr
La Rédaction
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