Les élections pour le prochain Bureau du Sénat : un enjeu majeur pour l’image du Grand Corps

Les élections pour le prochain Bureau du Sénat : un enjeu majeur pour l’image du Grand Corps

Par Roudy Stanley PENN  —– Je ne suis pas tout à fait bien placé pour parler des profiles des candidats à la présidence pour le Bureau du Sénat de la République de cette année compte tenu de mon rapport avec l’un des candidats en lisse – dont j’ai été le Directeur de campagne, en l’occurrence le sénateur Jean Renel Sénatus. Toutefois, je ne suis pas certain non plus que cela retirerait mon sens d’objectivité quant à intervenir pour exposer les enjeux de l’heure et brièvement voir le profile de chaque candidat pour voir qui conviendrait le mieux dans le contexte actuel.

Les trois candidats jusqu’ici déclarés sont d’abord Sénatus, ensuite Cantave et en dernier lieu l’actuel vice-président, Sildor. Ce sont là nos heureux élus qui mènent campagne, dans un contexte où le Parlement est décrié à la fois pour son poids budgétaire de 3.56 milliards de gourdes (2017-2018) dans une économie pourtant exsangue, ou encore son improductivité, soit à peine une dizaine de séances et très peu de propositions de loi soumises par nos sages.

Face à une telle réalité, le Sénat a le grand défi de choisir quelqu’un qui sera à la hauteur des défis de l’heure, pour rehausser l’image de ce corps et garantir l’indépendance de cette branche du pouvoir législatif sans pour autant rentrer en conflit ouvert avec l’Exécutif. Ce qui faciliterait une harmonisation éclairée et non servile des pouvoirs de l’Etat.

Qui, à la veille de la séance de demain, répond le mieux à un tel profile ? Qui a déjà fait ses preuves et présente le profile idéal pour faire revivre les grands temps de l’histoire du Sénat haïtien comme de l’époque de Emile Saint Lot et Max Hudicourt, où l’opposition parlementaire était une affaire d’idée et non de trivialité, au point que des écoliers et universitaires prenaient souvent plaisir à se masser devant dans les séances pour suivre les débats toujours animés et instructifs. Il ne s’agit pas de nostalgie ni non plus d’irréalisme compte tenu de ce que nous appelons aujourd’hui réalisme, mais s’il y a une chose qui est certaine, nos institutions ont besoin de hauteur.

Peut-on choisir le sénateur Cantave qui cette année ira aux élections ? Sildor fait-il vraiment le profile idéal quand il partage passif de l’actuel Bureau qu’il en est le vice-président ? Et Jean Renel Seantus, doit-on croire qu’il répond aux exigence de l’heure ? Peut-être oui, peut-être non. Mais personnellement, je crois qu’il fait plutôt le profile idéal quand on considère sa capacité de production, son leadership et son indépendance – contrairement à d’autres – par rapport à l’Exécutif. Sénatus est reconnu au Sénat comme un bourreau de travail, l’exemple parfait d’un Hubert Humphrey haïtien.

Espérons alors que nos pères conscrits sauront mesurer les enjeux de l’heure pour faire le juste choix, au-delà leurs intérêts de groupes, de clans ou de parti, mais pour le Sénat comme corps, qui est porteur d’une histoire à laquelle ils s’associent déjà et qu’ils ont l’impérieuse obligation de redorer le blason.

Roudy Stanley PENN
Politologue, MEPA
Directeur Général PoliticoTech


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