Le 7 février 2018, entendrons-nous vraiment la voix de la grande majorité silencieuse ?
Par Fenley CIUS — Entre la dépréciation de la gourde face au dollar, la montée des produits de première nécessité, la rareté des produits pétroliers survenue à maintes reprises sur le marché haïtien, l’insécurité, le chômage, le rapport d’audit de la Cour Supérieure des Comptes et autres, est-ce qu’il est plausible d’attendre un soulèvement national dans tous les dix départements du pays le 7 février prochain ?
A travers des constats multiples qui déstabilisent actuellement notre système, la dépréciation de la gourde par rapport au dollar américain semble ne pas vouloir s’arrêter. Il nous faut en ce moment précis 83 gourdes pour l’achat d’un dollar américain. Une crise selon certains économistes de la place et la banque centrale qui est causée par une forte circulation de gourdes sur le marché. Ce qui encourage du coup un déficit budgétaire s’élevant pour le premier trimestre de l’exercice 2018-2019 à plus de dix milliards de gourdes.
Le secteur démocratique et populaire, structure de l’opposition politique, à travers sa caravane de sensibilisation réalisée dans certains départements du pays reste cohérent face à sa position pour que l’actuel président Jovenel Moise quitte le pouvoir. Mais pour la Plateforme Pitit Dessalines, principale structure qui a lancé la mobilisation du 7 février prochain par l’intermédiaire de son leader, Moise Jean Charles, non seulement veut-elle le départ inconditionnel de ce dernier, mais aussi est pour la réorganisation du système suivant l’idéologie dessalinienne. Mais à part ces acteurs politiques, ceux et celles, d’après certains, qui constituent la troisième voix n’ont pas encore dit leur dernier mot ; nous parlons des petrochallengers, des jeunes acteurs sociopolitiques et bien d’autres structures de la classe estudiantine et de la société civile. Si certains acteurs politiques, pensent que l’opposition réussira cette grande mobilisation, mais pour d’autres analystes et historiens, l’histoire est plus favorable à ces derniers, qui le plus souvent sont victimes de la gérontocratie ou de l’ignorance des protagonistes. Nous avons une petite idée suivant leur colère incontrôlable, le 6, 7 et 8 juillet 2018, après la prise de position du pouvoir en place d’augmenter le coût des produits pétroliers.
Dans un contexte politique très agité, le pouvoir en place semble ne pas partager des liens trop serrés avec l’actuel gouvernement en place piloté par le Premier Ministre Jean Henry Ceant. Est-ce qu’il est possible qu’un consensus soit dégagé avant la grande mobilisation du 7 février ? rien est trop certain. Mais pour l’instant, la population observe encore l’augmentation au jour le jour du prix du panier alimentaire et la misère qui s’installe dans les familles haitiennes.
Des problèmes de toutes parts qui font régner le désespoir dans la vie des haïtiens, mais qui n’influencent aucunement la ligne directive du président Jovenel Moïse, dans l’amélioration des conditions de vie de la population à travers sa stratégie baptisée « Caravane du Changement ». Il faut noter que des millions de gourdes sont injectées dans cette activité depuis son lancement en mai 2017, pourtant le Conseil National de la Sécurité Alimentaire (CNSA) annonce une crise alimentaire pour l’année 2019.
Attendons ce jour, pour certains haïtiens, qui sera marqué par les revendications souveraines d’une population qui rêve d’une nouvelle forme de gouvernance, mais qui sera qu’une faible mobilisation de l’opposition politique pour des alliés du pouvoir en place.
Editorialiste, Analyste
et Commentateur Politique de Haitinews2000
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