Quelle alternative après plusieurs jours de casses et de manifestations populaires contre le pouvoir en place ?

Quelle alternative après plusieurs jours de casses et de manifestations populaires contre le pouvoir en place ?

Par Fenley CIUS — 7 février 2016, 7 février 2018, quel bilan pour ce pouvoir qui n’arrive toujours pas à satisfaire la population haïtienne à travers son programme vulgarisé lors de l’élection présidentielle. Dans ce long périple de gouvernance qui n’est profitable, apparemment, qu’aux  autorités du pouvoir en place en panne d’inspiration, à cause, pour certains, de leur arrogance et cupidité, la population estime que ce règne arrive à sa fin.

Aujourd’hui encore, nous nous rappelons de nombreuses déclarations du Président Jovenel Moise sur la question de l’électrification du pays. Son combat contre la corruption, ses alternatives pour une justice fiable et équitable. Pourtant à l’heure qu’il est, si nous analysons la cherté de la vie, l’éducation du pays, l’agriculture, on peut en conclure que rien ne semble interpréter la situation que vit le pays.

Des promesses qui trainent dans l’air comme des déchets qui flottent au-dessus des milliers d’Haïtiens en difficulté qui espèrent un jour une vie meilleure. « Aprè 24 mwa, nap gen kouran 24 sou 24 !! epim siyen dèyèl ! » Confusion, manque de confiance, arrogance, manque de maturité politique, voilà des mots que certains citoyens avisés attribuent à notre cher président en pleine situation de trouble, lorsqu’il qu’ils font allusion à ce dernier.

A l’ère du 21eme siècle, la question politique semble traitée autrement partout dans le monde. Des sociétés qui avaient longtemps appliqué des méthodes hostiles, à présent, se voient dans l’obligation de rentrer dans une modernité constructive. Si nous prenons en exemple les rapprochements des dirigeants des deux Corées ; la Corée du nord dirigée par Kim Jon-un et la Corée de sud dirigée par Moon Jae-in. Ces événements montrent clairement que le monde veut changer et nos dirigeants doivent être plus complaisants et attentionnés, ce qui signifie que les parties au pouvoir entament des dialogues avec des acteurs opposants et d’autres pays au point de trouver des consensus au profit de l’évolution des peuples.

Ce qui semble ne pas être le cas pour le pouvoir actuel en Haïti selon l’opposition politique, qui dit être consternée face à la mauvaise gestion du pouvoir dans le pays. Selon l’opposition, ce dernier priorise une minorité du secteur privé dans sa quête de richesse au détriment de la grande majorité. À entendre le leader de Pitit Dessalines, Moise Jean Charles, Jovenel Moise a pratiquement tout donné à certains membres du secteur économique, surtout ceux qui ont financé sa campagne électorale. Les franchises douanières sont entre autres des avantages octroyés à cette classe. Des révélations ont été faites par Moise Jean Charles à l’émission « L’invité du Midi » diffusée sur les ondes de la Télévision Caraïbes, qui montre l’implication du président de la république dans la vente de carburant à travers une compagnie appelée NOVUM, ayant pour propriétaire le très puissant acteur économique Sheriff Abdallah. Tous ceux-là sont entre autres des indicateurs qui caractérisent ce soulèvement national après bien sûr la dilapidation des Fonds PetroCaribe.

Après ces dernières mobilisations, où des dizaines de casses ont été enregistrées partout dans le pays et surtout dans la zone métropolitaine. Qu’est ce qui va se passer ? Est-ce que l’opposition va continuer son pèlerinage, où va-elle venir avec d’autres formes de consensus qui pourront accoucher un vrai dialogue national ?

Le Core Groupe, quant à lui, prône un dialogue national entre les protagonistes, au respect de la constitution selon le mandat présidentiel. Une note qui a fait l’objet de beaucoup de critique dans le pays puisqu’on connait bien la réaction de certains de ces pays à l’égard de Nicolas Maduro, élu à travers les urnes au Venezuela. Incohérence et ingérence ? Des particularités enregistrées dans cette position jugée inadmissible par certains acteurs populaires.

La situation risque de se compliquer d’avantage, si le Chef de l’Etat ne dit rien, pendant que l’opposition politique et des structures indépendantes de la société civile quant à elles arrivent à la victoire finale. Va-t-on connaitre à nouveau un gouvernement de transition ? Est-ce que le président de la République, Jovenel Moise, sera aidé par les Etats Unis d’Amérique en guise de monnaie de change, le fait que ce dernier n’avait pas reconnu la légitimité du second mandat de Nicolas Maduro, actuel président du peuple vénézuélien ? Tout peut basculer d’un moment à l’autre. Doit-on s’attendre à une embuscade de l’opposition au palais national, ou la venue des militaires américaines en guise de solidarité à l’actuel président… ?  À l’heure qu’il est tout est possible.



Fenley CIUS

Editorialiste, Analyste et Commentateur Politique de Haitinews2000
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