Haïti : Des « stations de lavage-auto » évoluent dans l’informel

Il y a pas mal d’années de cela, on a pu remarquer des petites stations ambulantes de lave-autos à travers plusieurs recoins de la capitale.

Cette activité, pour mieux dire, pullulent au centre-ville de Port-au-Prince, et cela devient tout bonnement un secteur lucratif.

Ce « métier » prend racine à cause du taux de chômage qui ne cesse de grimper. Pratiqué fortement par les jeunes, ce gagne-pain a beaucoup contribué à la survie des familles. « Avec ce boulot, je prends grand soin de mon foyer, mes cinq enfants sont allés à l’école ; en fait, ils sont accueillis dans des centres scolaires publics… », a témoigné un jeune homme de 26 ans.

En fait, ces lave-autos sont très visités, notamment les centres qui se sont placés dans les parages d’une institution publique. « Nous sommes non loin du Palais législatif, cela va sans dire que tous les fonctionnaires qui s’y trouvent, viennent à nous pour le lavage de leur voiture », a expliqué un autre jeune. Nous devons avancer que cette pratique a ralenti l’activité au niveau des car-wash formels qui ont pratiquement un prix très élevé.

Nous devons avancer aussi que les laveurs confrontent à des situations difficiles : 1- Ils ne travaillent pas dans des conditions hygiéniques, car ils se servent des eaux usées qui coulent dans des égouts ; 2- Ils sont souvent chassés par des agents de la PNH sous l’ordre des autorités municipales ; 3- Des fonctionnaires publics qui ont refusé de payer le service rendu, vu que l’activité ne jouit pas d’un cadre formel, selon les témoignages de plusieurs d’entre eux.

Donc, bien que ces stations évoluent dans l’informel, mais elles garantissent l’indépendance au sein de plusieurs familles défavorisées, surtout à l’heure où le chômage bat son plein et l’insécurité alimentaire s’installe dans le pays. Dossier : Jean Michel Cantave