Réginald Boulos : la répression a-t-elle aussi peur d’une révolution bourgeoise?

Réginald Boulos : la répression a-t-elle aussi peur d’une révolution bourgeoise?

Par : Fenley Cius — Les jeux sont faits. Pas la peine de demander qui fait partie des combines improvisées. Pas la peine de demander qui est menacé. Au cœur des intempéries politiques dans ce haut lieu qui fut la marque étendard des révolutions dans le monde, nous subissons tous l’inévitable.

Pouvions-nous encore demander à qui la faute ? N’est-ce pas un comportement abject quand un bon matin nous décidons de pointer du doigt des hommes qui ont travaillé durant toute leur vie dans le but de construire leur empire ? Je le pense assez souvent.

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Cette réflexion devrait nous amener à ce carrefour de l’histoire où nous cesserons toute hypocrisie et dire qu’en fin de compte que certains de nos entrepreneurs ont fait du mieux qu’ils pouvaient. Nous n’en connaissons pas beaucoup. Mais en m’inspirant des phrases cosmétiques de M. Rénald Luberice – conseiller du président Jovenel Moïse – dans son tout dernier livre obscène ‘’Ce dont Reginald Boulos est le nom’’, j’ai pu approfondir mes recherches et découvrir dans cette faille (livre de M. Luberice) les parcours d’un homme pragmatique et sérieux avec un sens poussé dans la politique de son pays.

Il nous faut questionner la volonté républicaine de cet homme qui a réussi dans sa vie professionnelle et entrepreneuriale, et à l’âge de 63 ans décide un bon matin de s’impliquer activement dans la politique de son pays jusqu’à devenir une menace ? Comment un homme issu de la petite bourgeoisie mal vu par des politiciens véreux peut accepter de se démarquer de ses pairs et vouloir faire de la lutte populaire sa principale préoccupation ? Difficile à comprendre, mais des hommes comme Che Guevara, Fidel Castro et Gandhi ont probablement cette réponse.

Tous sont issus d’une famille bourgeoise et ont marqué leur temps. Ils ont été les acteurs des révolutions du siècle.

Une grande partie des jeunes de ce pays ne s’intéresse pas à la politique, faute des ainés. Ils ne comprennent toujours pas que l’histoire d’Haïti est prise d’assaut par une simple prétention de ressemblance sociale. On nous prêche de voter un frère ou une sœur issu de notre classe sociale ou qui nous ressemble.

Qui d’entre vous n’a pas entendu ce slogan «  voté moun ki sanble avèw ». Une approche non fondée qui a mis l’économie de notre pays à nu. Une interprétation inconsciente tout au long des années qui a encouragé plus de voleurs d’État à briguer des postes électifs.

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Le feu René Préval, Jean Bertrand Aristide, Joseph Michel Martelly, tous ont pu bénéficier de cette absence de lucidité, et au su et vu de tous ont été acclamés par des directeurs d’opinion et des militants politiques, comme si ces chefs d’Etat avaient gagné au jeu « Question pour un Champion ».
 Aujourd’hui il est difficile d’admettre l’apparition d’un entrepreneur de la taille du Dr Réginald Boulos sur le terrain politique.

Le politicien frustré qui croit dans l’argent facile refusera de céder son trône à un homme qui croit qu’il faut travailler dur afin d’obtenir des résultats. MTVAyiti doit pouvoir s’attendre à des jets de pierres de partout puisque le fameux Boulos des années 90 et 2000 était considéré comme une source financière inconsciente.

La grande apparition de l’homme d’affaires dans l’arène politique fait peur. Cet acte est une bénédiction pour Haïti et une menace pour les affairistes, car désormais ils savent qu’ils ne pourront plus venir avec leur petit projet en main pour déguster le plat Boulos.  Mais de préférence auront en face d’eux une conscience intelligente avec un agenda bien chargé. Dr Réginald Boulos est désormais interprété comme une lueur d’espoir qui sortira Haïti de l’impasse de l’inégalité sociale et de la pauvreté. Si nous analysons en profondeur les tractations du pouvoir à l’encontre de ce dernier, nous devons admettre qu’il est l’homme du moment et l’espoir de demain.

Déjà presque 3 ans au pouvoir, le président Jovenel Moïse n’arrive même pas à mettre en place une politique d’investissement capable d’attirer des multinationaux. Il se trouve que son intention est tout le contraire, pourchasser des entrepreneurs.

En effet, depuis un certain temps il tente de dissimuler un message codé dans ses discours qui donne l’impression que son mauvais bilan est en partie, depuis son installation, la faute d’un placement de l’Office national d’assurance vueillesse (ONA) au Dr Réginald Boulos. Après de multiples vérifications et explications les procédures de placements n’ont fait l’objet d’aucun soupçon d’irrégularité et de corruption.

Le processus de remboursement continu assez bien selon la loi. L’orgueil du Président Jovenel Moïse n’a d’égale que sa capacité à sombrer le pays dans des conflits gratuits.

Sans aucune humilité et sans langue de bois notre Président fait des déclarations de guerre à tout le monde. Il a même matérialisé son instinct de dictateur dans le massacre La Saline qui a coûté la vie à plus de 26 personnes ainsi que le massacre au bel air où 24 personnes ont péri notamment par balles.

Durant les mobilisations, les morts se sont multipliés et Arnel Belizaire et des collègues de l’opposition sont arrêtés. Dans les fables de ses récents discours tous ceux-là ne sont qu’un début puisqu’il envisage de couper sept têtes. Un message de répression et de dictateur.

 Notre Président est dépassé par les évènements et il ne respecte plus le droit à la parole des concitoyens. Après s’être pris à Dimitri Vorbe, il envisage de tenter une action contre l’acteur politique Réginald Boulos d’après les approches furtives de Me Newton St Juste dans l’affaire ONA. 
Tractation, manipulation, répression, le peuple haïtien est désormais confronté à un Président maniaco-dépressif.

Il est le chef suprême, l’alfa et l’omega le commencement et la fin. Un homme dépassé par ses ambitions et qui s’acharne sur tout le monde sans réserve et même pas capable de faire valoir ses promesses de campagne. À la veille des turbulences politiques à venir, notre Président se donne pour mission de se débarrasser des hommes de tailles et forts dans le pays. Dans les coulisses du Palais national les chuchotements en disent longs.

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Le Président entame d’autres stratégies en soudoyant des journalistes dans certains medias de renom de la place pour diaboliser le Dr Réginald Boulos. Un homme à lui seul qui a payé à l’État haïtien plus de 18 millions de dollars américains de taxes en 2018. D’après moi, l’État haïtien devrait plutôt donner une plaque d’honneur à cet entrepreneur pour sa collaboration et son esprit républicain au lieu d’investir inutilement dans des campagnes de désinformation. 

Le 18 décembre 2019, Réginald Boulos, l’un des instigateurs du MTVAyiti, sous les applaudissements de plus de 600 personnes et devant la presse, a fait les projections d’une Haïti forte et respectée. Au menu de cette journée il était question de présenter le manifeste et le statut du parti. Pendant le discours le public en général a clamé haut et fort l’acteur politique Réginald Boulos comme l’homme de demain.

Le futur d’Haïti. En ce moment précis l’homme critiqué et diabolisé par la mafia politique et économique haïtienne est devenu le bourgeois de la prochaine révolution socio-économique et politique d’Haïti.

À partir du deuxième lundi du mois de janvier 2020, le Président Jovenel Moïse aura devant lui tout un boulevard sans la moindre digue pour lui retenir. Donc, attendons-nous à ce que notre Président demande au commissaire du gouvernement d’arrêter tous les militants et acteurs politiques actifs et lucides du pays.

Attendons-nous que la police face plusieurs autres massacres comme celui de La Saline ; attendons-nous que l’actuel pouvoir, face à de nouveaux chômeurs, persécutent des entrepreneurs qui n’ont fait que parler de la réalité macabre dans laquelle se retrouve Haïti. Jovenel Moïse n’attend que cette date pour se proclamer Dictateur illégitime dans le pays le plus pauvre des Amériques. Une impasse de répression qui sera signée de la volonté de l’international d’avoir soutenu Jovenel moïse au pouvoir.

L’année 2020 sera marquée soit par « le pouvoir du plus grand nombre au plus capable » dans une transition ferme et inclusive soit par l’esprit minuscule du Président Jovenel Moïse de diriger à lui seul par décret comme le nouveau dictateur d’Haïti.

Le rôle que jouera l’homme politique reginald Boulos en 2020 n’est pas encore connu, mais toutes les analyses indiquent qu’il sera le nouveau porte-voix des opprimés et incarnera le nouveau visage d’une opposition moderne. Seul le temps peut nous en dire plus.


La Rédaction

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