L’absence et le silence des femmes immobilisent Haïti

L’absence et le silence des femmes immobilisent Haïti

Par Fenley CIUS — « Il m’a demandé de coucher avec lui et de lui donner la modique somme de 5,000 gourdes en échange avant ma validation pour le poste. J’ai donc décliné son offre. Cette décision m’a coûté le chômage et une misère noire », a déclaré Madame Pierre.

La déclaration de Madame Clermont Pierre, une amie de la famille, n’est pas la seule en Haïti. Il y en a certaine qui est bien plus pire encore dans la vie courante. Des femmes qui subissent l’enfer dans le silence et la honte. Influencée par la routine, certaines d’entre elles se dessinent un chemin compromettant, celui de la résignation. 

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Avec des dirigeants à court d’idées, une société taillée sur mesure par l’oralité machiste, il est préférable, suivant le comportement de certaines femmes, de faire de cette lutte une aubaine. Une opportunité d’affaires par rapport à la précarité qui règne au sein de notre société. C’est le cas de nombreuses organisations de femmes qui naissent tous les jours pour la simple et bonne raison d’attirer l’attention des bailleurs de fonds,  par des projets qui ne valent pas la peine.

Je n’oublierai jamais l’histoire de la mairesse de Tabarre, Nice Simon. Celle qui s’est ridiculisée au grand dam de la lutte des femmes. Cette dernière, tabassée par son mari, n’a même pas eu gain de cause de l’affaire. Cependant, à la grande surprise des observateurs, des leaders d’organisations de femmes ont appuyé le fameux bourreau, comme pour dire que ce dernier avait bien fait.

La population haïtienne, coupable de son état, a dû se taire pour passer à autre chose comme à l’accoutumée.

Encore un 8 mars qui s’annonce en 2020. Un jour qui devrait inspirer nos femmes à prendre leur destin en main. Pour ce faire, devrions-nous réinventer nos ainées ? Des femmes comme les fameuses Catrine Flon, Marie Claire-Heureuse et Sanite Belair qui ont marqué l’histoire de la naissance de la République d’Haïti.

Oserons-nous parler de figures symboliques dans notre histoire contemporaine à la hauteur de ces dames ? L’histoire osera peut-être un jour clarifier ces questionnements, qui n’auront sans nul doute aucune importance pour l’actuelle génération.

Une pléiade d’activités est annoncée partout dans le pays. Des femmes sont mobilisées pour se ressourcer en dignité et énergie positive, mais elles ne tiennent pas compte qu’à l’autre bout du monde, plus précisément en Colombie depuis 1964, des femmes risquent leur vie dans les Forces armées révolutionnaires de colombie (FARC), ou parmi leurs revendications la violence faite à l’égard des femmes est au centre de leur engagement.

 52 % de femmes en Haïti font tourner en grande partie l’économie du secteur tertiaire, et cela prouve qu’elles représentent une ressource sûre du point de vue économique pour le pays. Les femmes doivent-elles aussi s’impliquer dans la réforme de ce pays?

Le pays serait plus productif si les femmes étaient plus impliquées dans les sphères decisionnelles, comme le dirait l’entrepreneur et leader politique Reginald Boulos? Mais pour cela, il faudrait que les femmes soient plus actives.

Doit-on donner le monde aux femmes…?


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