Rara : Les départements de l’Ouest et Artibonite, entre inquiétude et attente des pics du Coronavirus
Par Vitalème ACCÈUS — Les festivités de rara sont célébrées au cours de la période pascale chaque année en Haïti. Des milliers d’Haïtiens accordent une grande importance à ce rituel vodouesque. Que ce soit à Léogâne, à Port-au-Prince aux Gonaïves ou Petite Rivière de l’Artibonite des foules de gens célèbrent le Carême, du vendredi saint jusqu’au dimanche de Pâques, au rythme du rara, inspiré du vodou.
Une bande de rara naît généralement d’un engagement mystique et évolue sous l’autorité des dieux du vodou. Issue d’un lakou, elle est créée pour amuser les loas pendant le Carême. Les dieux du vodou sont-ils au courant du ravage du Coronavirus à travers le monde ? Les dieux peuvent-ils protéger les fetars du Département de l’Ouest et de l’Artibonite ?
Le Rara au temps du Coronavirus est une pratique inquiétante : outre la proximité entre les personnes, la tradition veut qu’ils dansent ensemble sur le son de la musique à travers des « Gouyad ». Malheureusement, ils vont partager des «Gouyad», des boissons et ils ne partagent pas que des « Gouyad » mais aussi le Covid-19.
Aujourd’hui, la situation n’est pas loin d’être inquiétante. Le gouvernement defacto Jouthe – Moïse qui a le monopole de la violence n’arrive pas à stopper les groupes de Rara dans les communautés, ce qui risque de propager encore davantage le Covid-19.
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L’événement festif des bandes des Rara va-t-il permis de propager le coronavirus ? La question se pose désormais, alors qu’aujourd’hui le pays est à 33 cas testé positif et 3 morts.
Il faut noter, le carnaval dans certains pays était pointé du doigt comme l’accélérateur de la propagation du Covid-19, où le taux d’infection bat des records. Et pour certains experts, c’est la saison du carnaval, qui a culminé avec Mardi Gras le 25 février, et des centaines de milliers de participants, qui a tout déclenché à La Nouvelle-Orléans aux États-Unis par exemple.
Cette année, la situation sécuritaire au champs de Mars au moment du carnaval pour une fois était en faveur du peuple haïtien, l’organisation du carnaval pourrait être la clé pour la propagation du Coronavirus.
Aujourd’hui sur les voies publiques à Léogâne, la circulation est dense comme en toute matinée des jours ouvrables dans les zones périphériques en raison de la festivité des groupes de Rara. Les motos, les taxis et bus sillonnent dans la commune comme à l’accoutumée.
Enfin, la panique gagne le monde avec le Coronavirus. Les villes sont mortes, des rayons entiers sont dévalisés dans les magasins, les pays comptent leurs morts et en Haïti le Rara fait danser, défie l’interdiction des autorités. Cela s’explique par le fait que comme pour beaucoup de situations, l’homme haïtien ne raisonne pas à partir de chiffres. Il raisonne à l’économie intellectuelle et cognitive, et c’est aussi d’ailleurs ce qui fait si bien marcher les raccourcis des stéréotypes comme l’ont déjà largement montré avec l’incendie des sceaux d’eaux pour les lavages de mains à la Place Saint Pierre à Pétion-Ville lors de l’arrestation du commentateur politique très connu Lucner Désir dit Loucko .
Vitalème ACCÈUS
E-mail : acceus2009@gmail.com
La Rédaction
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