Gouvernance : A part le bicolore haïtien, que reste -t-il d’Haïti ?

Par : Vitalème ACCÈUS — Il en reste beaucoup ! Il en reste les gangs armés vivant dans les paradis du kidnapping, du détournement des camions de marchandises, de la drogue et qui fait l’affaire des hommes politiques. Il en reste un Président qui ne dirige que le palais national et qui ne fait rien depuis plus de trois ans au pouvoir pour stopper l’insécurité galopante, réduit l’inflation et l’insécurité alimentaire.

Il en reste les bandits de village de Dieu, de Gran Ravine, les 400 marozo et les bandits de Savien qui ferment les écoles, enlevant les cadres de la classe moyenne, dictant et appliquant leurs lois avec la bénédiction des autorités qui communiquent avec eux au téléphone.

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Il en reste des quartiers brûlés, des femmes éventrées, des enfants égorgés, des hommes abattus comme des chiens, du cannibalisme ambiant, de l’ethnocentrisme exacerbé. Il en reste des quartiers entiers qui sont massacrés (Bel-Air, La Saline et Carrefour Feuille), des policiers meurent, laissant derrière eux femmes et enfants, des routes bloquées par des bandits qui tirs sur les bus avec les pauvres citoyens qui meurent sans savoir ni pourquoi ni comment.

Il en reste des quartiers de l’entrée sud de la capitale qui partent en fumée, des policiers qui se font arrêter pour avoir réclamé leur droit. Ah oui, il en reste aussi des millions débloqués pour lutter contre la Covid-19, des millions dont personne ne sait la destination car les hôpitaux attendent de l’aide et se débrouillent avec les dons des particuliers.

Il en reste des voleurs qui se font élire au parlement haïtien pour échapper à la prison contre le trafic de drogue. Il en reste aussi des soldats bien formés au combat qui, au lieu de sécuriser les citoyens, se battent jusqu’à la mort contre leurs frères policiers au champ -de-Mars. Il en reste surtout le couvre-feu de l’état d’urgence du fameux confinement de la fameuse Covid-19 qui a promis au gouvernement de n’infecter les citoyens qu’à partir de 8 heures du soir.

Il en reste les rassemblements interdits avec des bureaux de l’ONI ouverts dans lesquelles les gens collés les uns contre les autres, toussotant et éternuant avec aisance. Il en reste une parfaite démocratie dans laquelle le chef de file de l’opposition lance une manifestation ce 18 mai 2020 en pleine pandemie sans penser à la vie des manifestants et leurs familles.

Il reste des maisons construites sur la côte des Arcadins, des appartements construits et achetés à Pétion-Ville. Il reste des argents confisqués par les dirigeants qui sont placés dans des paradis fiscaux et qui sont en train de blanchir dans des constructions de pompes à essence dans la capitale et dans nos villes de provinces. Ah n’oublions pas !

Il en reste un brave peuple qui ne dit rien de la dilapidation du fonds petrocaribe, du contrat dermalog ainsi que de la promesse du courant 24/24, mais qui reste sur le compte du «Bondye Bon». Vous voulez savoir ce qui reste d’Haïti ? Voilà ce qu’il en reste et voilà pourquoi nous devons nous battre pour que ce ne soit pas seulement le bicolore qui reste pour le peuple haïtien.

Vitalème ACCÈUS

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La Rédaction

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