A cause du coronavirus, plus de 30 000 Haïtiens vivant en République dominicaine ont regagné Haïti

La progression du coronavirus en République dominicaine, où 21.437 personnes ont été infectées, dont 561 sont mortes, représente un danger important pour Haïti, a averti le Dr Jean William Pape, coprésident de la commission multisectorielle haïtienne pour la gestion du COVID, jeudi. -19.

Haïti, en revanche, enregistre 64 décès et 3 941 infectés par le nouveau coronavirus.

“Au début, la pandémie était très bien maîtrisée. Un très bon travail a été fait pour contrôler les frontières et les aéroports qui ont été fermés”, a-t-il déclaré à Efe Pape concernant certaines mesures annoncées mi-mars après les premiers cas confirmés dans les deux pays. frontière.

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Cependant, au cours des quatre dernières semaines, plus de 30 000 Haïtiens résidant en République dominicaine ont regagné leur lieu d’origine.

Les données fournies ce jeudi par l’Organisation mondiale des migrations (OIM) indiquent que, jusqu’au 7 juin, 32 669 Haïtiens sont rentrés en raison de la pandémie de la République dominicaine, où le gouvernement assure que le virus est contrôlé et a déjà commencé la deuxième des quatre phases de désescalade.

Selon le médecin, la République Dominicaine “a la pandémie la plus folle de toute la région . Si nous étions une île, comme Cuba par exemple, nous n’aurions aucun problème. Mais le fait que nous soyons à côté de la République Dominicaine et que cette un grand nombre d’Haïtiens reviennent, c’est devenu très difficile à contrôler. “

Selon Pape, si 10% des 30 000 Haïtiens retournés tombaient malades, «il y aurait 3 000 infections parce que chacun des contaminés infecte en moyenne 3 à 4 personnes».

“C’est une situation explosive que nous ne pouvons pas contrôler. Même si le gouvernement avait toute la volonté du monde, il ne pourrait pas le faire. C’est une vanne qui est ouverte, une vanne qui ne peut pas être contrôlée”, a-t-il insisté, soulignant que le pays voisin est incapable pour contrôler la pandémie qui le tourmente.

C’est “une situation extrêmement difficile … Quel que soit le gouvernement dont ils disposent, il leur sera toujours difficile de contrôler les frontières. C’est la source des infections”, a-t-il déclaré.

Le Dr Pape, connu pour sa lutte contre le sida dans ce pays, le plus pauvre d’Amérique, a regretté qu’Haïti n’ait pas «un État fort (…), comme la Chine ou Cuba, où l’État décide quelque chose pour le bien public et tout le monde doit se conformer. “

Bien que l’on ait demandé aux villageois de porter des masques en Haïti, beaucoup ne le font pas.

Par conséquent, pour l’expert, l’absence de force répressive légale pour faire appliquer les mesures rend la situation encore plus compliquée, contrairement à ce qui se passe en République dominicaine, où des personnes qui violent le couvre-feu prévu sont détenues.

“En Haïti, nous ne pouvons pas faire cela. Si nous le faisons, nous allons aggraver la situation parce que vous n’avez pas la force de le faire et cela rend les choses difficiles”, s’est-il plaint, ajoutant que la seule chose qui pouvait être faite était de persuader la population que les mesures ils ont été adoptés pour les protéger de la maladie, qui n’a pas été “aussi sauvage” que prévu dans cette nation.

Plusieurs hypothèses expliquent pourquoi l’épidémie ne cause pas les dégâts escomptés, et parmi celles-ci le médecin cite qu’Haïti est un pays à fort pourcentage de jeunes, en plus d’être une nation tropicale la maladie n’est pas “très intense”.

De plus, il émet l’hypothèse que le virus pourrait évoluer, mais avertit qu’il évolue “vers une tendance à la hausse dans laquelle la pandémie atteindra progressivement les provinces dans les prochains jours”.

La Rédaction

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