La violence et l’insécurité font au moins 307 morts en 5 mois en Haïti

Au moins 307 personnes sont décédées entre avril et août, derniers victimes des violences et de l’insécurité qui sont enregistrées dans sept secteurs de la métropole de Port-au-Prince, comme l’a révélé ce jeudi un rapport partiel rendu public par un organisme de l’Église catholique d’Haïti.

«Le phénomène de la violence et de la criminalité couvre beaucoup plus de territoires. Il y a beaucoup plus d’endroits où les gens ne peuvent pas circuler. Les actes de violence sont de plus en plus dégoûtants», a dénoncé Jocelyne Colas Noel, coordonnatrice générale de la Commission épiscopale pour la justice et Paix (CE-JILAP).

Le rapport, classé comme partiel car d’autres cas n’ont pas encore été inclus, établit que 152 personnes sont mortes dans des actes de violence entre avril et juin derniers; 104 autres en juillet et 51 en août. L’étude est basée sur des enquêtes, des plaintes et des informations circulant dans les médias.

“Au cours des cinq derniers mois, la région métropolitaine de Port-au-Prince a connu une série d’épisodes majeurs de violence au cours desquels d’innombrables personnes ont perdu la vie”, indique le document.

Beaucoup de ces personnes ont été tuées par balles et certaines dans des accidents de la route. Le rapport recommande l’indépendance du pouvoir judiciaire ; réformes judiciaires; un changement de rôle du parquet; l’approche des forces de police vis-à-vis de la population des quartiers, et un budget adéquat pour que la police et la justice puissent mener à bien leur travail.

Il appelle également à un plus grand respect des droits de l’homme; la fin de la répression policière contre les manifestants et la fin de la prétendue complicité entre les autorités et les bandes armées du pays.

L’insécurité et les actes de violence ont augmenté de façon alarmante ces dernières semaines en Haïti . Des gangs armés occupent plus de territoire, des populations civiles sont attaquées et des massacres ont lieu.

L’assassinat de Monferrier Dorval , président du Barreau de Port-au-Prince , non loin de la résidence du président haïtien Jovenel Moise, a provoqué une profonde indignation dans la société. La police annonce que les enquêtes progressent et que plusieurs personnes sont arrêtées pour l’attentat.

Les manifestations ne se sont toutefois pas arrêtées depuis le crime contre Dorval . Au cours des deux dernières semaines, des manifestants sont descendus dans la rue presque tous les jours pour demander que sa mort soit éclaircie.

Des étudiants, des militants de l’opposition et des avocats manifestent pour demander aux autorités de mettre fin à la vague de violence qui engloutit le pays, principalement à Port-au-Prince. Les organisations de défense des droits de l’homme accusent le gouvernement de collusion avec des organisations criminelles.

Le puissant chef de gang, l’ex-flic connu sous le nom de « Barbecue », a été accusé d’être impliqué dans presque tous les massacres qui ont eu lieu au cours des trois dernières années dans les quartiers pauvres du pays.

La Rédaction

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