L’ancien Ministre, Roosevelt Bellevue, s’adresse au PM Ariel Henry et au ministre de la Justice, Berto Dorcé
L’ombre d’un changement de régime judiciaire plus ou moins apaisé et détendu, m’incite à porter par devant vous, les crimes d’Etat et institutionnels dont j’ai été victime de la part du gouvernement Moise Lafontant. Il me parait à des fins que consacre une haute exemplarité de justice républicaine coercitive et réparatrice, que les auteurs et co-auteurs ou associations de malfaiteurs y relatifs soient punis conformément aux lois de la République.
Dans cet élan, que justice soit rendue à la République, à ma famille, à mes amis et á moi notamment, au regard des préjudices sociaux, moraux, professionnels qui en découlent.
Je confesse, n’avoir aucun regret personnel d’avoir laissé le portefeuille ministériel des Affaires Sociales et du Travail. Mais j’en éprouve profondément pour avoir collaboré à une telle équipe gouvernementale. Mon départ de ce ministère, décidé en violation flagrante des lois de la fonction publique, a été en effet un acte de barbarie politico-institutionnelle et de terrorisme d’Etat. Contrairement á l’esprit de la constitution de 87 et des lois de la fonction publique en vigueur, cette « évacuation politicienne » n’a été alors ni validée par le Sénat dès lors fonctionnel, ou à défaut, ni sanctionnée par une lettre de démission. L’arrêté consacrant mon éjection a été de surcroit doublement illégal étant paraphé par l’ancien PM Jacques Guy Lafontant (et par malice) non par le président Jovenel Moise. La gêne a été tellement profonde, pas une fois, les raisons de mon départ n’ont été évoquées au conseil des ministres.
Il s’agit d’un acte criminel commis par des irresponsables d’Etat qui, du point de vue d’éthique politique et de morale sociale, ne devraient avoir aucune place à la tête d’un Etat démocratique. Il a été motivé par la haine politique, la cupidité, la volonté de se débarrasser d’un ministre exigeant et réformateur en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption.
Pendant un temps record, mes raisons d’avoir été pessimiste au regard de la justice haïtienne sont largement fondées. Des enquêtes politiciennes, manipulatrices, démagogiques ont été provoquées et engagées mais étouffées afin de « tuer » certes le temps politique; mais fort heureusement cette stratégie n’est pas parvenue á « anéantir » le triomphe de la vérité encore moins, celui de la justice. La veille et après mon départ, j’ai été privé par les « assassins » des éléments du dossier (des kits scolaires) pendant des mois consécutifs. Ils ont eu peur que je les utilise pour faire échec á leur coup d’essai d’apprenti sorcier. Mais, au coeur des multiples menaces d’intimidation et réelles, une demande courageuse de clarification et d’excuse publique a été imposée au chef de l’Etat. Il s’en en est suivi en conséquence une proposition de nomination au titre d’ambassadeur, á l’OMC, poste que je n’ai pas occupé pour des raisons personnelles et politiciennes. Il s’agit avant tout d’une preuve à conviction (irréfutable) de l’incohérence de ces apprentis sorciers et des « kidnappeurs d’avenirs ».
En effet, le comportement de l’avocat Jean Danton Leger, choisi comme notre défenseur, l’ancien commissaire du gouvernement et membre influent de l’opposition politique haïtienne nous a le plus surpris et déçus. En toute vraisemblance, il s’est mis du côté du couple présidentiel (Jovenel Moise et l’ex-première Dame, Martine Moise) et nous a roulés dans la farine á maintes reprises. Cela explique en partie pourquoi nous en sommes encore là! C’est désolant et révoltant!!
Je n’ai commis, en ma qualité de Ministre, aucune faute administrative avérée dans la conduite du dossier « politique » des kits scolaires, révélé, hautement d’Etat; et utilisé comme alibi pour éjecter de ce portefeuille un ministre dérangeant en raison de sa volonté réformiste. Un tel dossier a été instruit par l’administrateur, invité en toute objectivité, à suivre les critères administratifs requis et imposé en la circonstance. Il a été validé par le comptable public; approuvé et bénéficiant délibérément d’un passé-outre « argumenté » de la part du ministère des finances. J’en ai été, la victime potentielle; absolument en raison de mon exigence à ce qu’il soit traité conformément aux lois administratives en vigueur et qu’un tel projet ne soit détourné de sa vocation initiale comme l’auraient voulu insinuer les interférences du couple présidentiel via leur démarcheur, Marckenson Antoine. Celui-ci aurait été, entre autres, offusquée de n’avoir pas été reçu à mon bureau selon les règles de l’art conventionnel et en raison des fins de non-recevoir de sa détermination d’accaparer ce projet via des firmes bidons. Pour l’histoire et la vérité, avant mon départ, aucun fond n’a été décaissé, ni aucun kit livré. Les dérives tant voulues et attendues ont lieu après mon départ sur ordre de l’ancien PM Jacques Guy Lafontant et l’ex-président Jovenel Moise (en complicité avec l’ex-première Dame, Martine Moise et Marckenson Antoine).
Apres 4 ans de calvaires innommables (insécurité récurrente, menaces de mort, tentative d’assassinat, précarité professionnelle, exil) que renforce chaque jour d’avantage le sentiment d’injustice et d’impuissance; briser le silence de l’indifférence exhorte à ce que les auteurs et co-auteurs de cet acte de complotisme barbare d’Etat, à la limite, « terroriste » soient réprimandés. J’estime important à cette fin, sans m’ériger en donneur d’ordre, que les personnes qui suivent soient « invitées » pour qu’elles expliquent leur décision, ce qu’elles en savent, leur participation à ce que l’on peut nommer un complot politique et administratif criminel, malhonnête sciemment organisé à l’encontre d’un haut dignitaire: L’ancien premier ministre Jacques Guy Lafontant, l’ex-Première-Dame, Martine Moise, Jovenel Moise à titre posthume, Marckenson Antoine, l’ancien chef de cabinet de l’ancien ministre des finances (Patrick Salomon), le comptable public du ministère des Affaires Sociales et celui des Finances, l’ancien directeur de FAES, l’administrateur actuel du ministère des Affaires Sociales. Que cette affaire serve de leçon afin de combattre dans l’âme, les abus de pouvoirs politiques et administratifs, les trafics d’influence mafieux (détruisant les valeurs humaines) et qui deviennent aujourd’hui omniprésents sur l’échiquier de la politique et de l’administration haïtienne.
Bellevue Roosevelt, ex-ministre, PhD. Ancien enseignant-chercheur en France et Haiti.
La Rédaction
Contact : actualites@haitinews2000.com
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