Banditisme : des hommes d’affaires profondément inquiétés

Banditisme : des hommes d’affaires profondément inquiétés

Un groupe de 21 hommes d’affaires haïtiens a publié vendredi une déclaration dans laquelle ils appellent les secteurs des affaires et du gouvernement à reprendre la lutte contre la terreur imposée par les gangs et à revenir à l’ordre constitutionnel du pays afin qu’un processus soit électoral crédible et acceptable pour tous les partis politiques de ce pays.

Texte Intégral —- Les soussignés, tous membres du milieu des affaires haïtien, dûment préoccupés par la détérioration sans précédent de la situation socio-économique et des conditions de vie de la grande majorité de nos concitoyens, nous interpellent sur notre devoir patriotique de rappeler aux protagonistes économiques et politiques de notre pays ses obligations impératives de privilégier l’intérêt national et de mettre fin à ses hésitations.

Nous devons tous être conscients que la faillite actuelle est collective et que la reprise nécessite l’engagement de chacun. Notre premier appel en ce sens sera adressé aux hommes et femmes d’affaires de notre pays en ce qui concerne le respect scrupuleux de leurs responsabilités fiscales et légales, l’observation de pratiques commerciales saines, la transparence et la concurrence loyale, et l’abandon des comportements malsains et préjudiciables pour la communauté.

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Notre deuxième appel s’adresse à nos gouvernements : il est vital et urgent que les autorités fiscales s’acquittent, dans les meilleurs délais et de manière efficace, de leur responsabilité de percevoir les droits de douane et les taxes et de l’obligation d’appliquer les lois et règlements établis. L’importante mobilisation de ressources financières qui devrait normalement en découler bénéficiera largement à la Police Nationale d’Haïti ( PNH). Ainsi, il sera dans des conditions morales et matérielles pour remplir plus efficacement sa fonction de maintien de l’ordre et d’éradication de la gangstérisation croissante du pays, qui affecte la libre circulation des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire, et, en premier lieu, les plus défavorisés. couches de la population étant l’un des facteurs d’appauvrissement de notre classe moyenne.

Il est entendu cependant que l’action attendue de l’Etat passe par une bonne gestion des deniers publics.

Les soussignés doivent également lancer un troisième appel patriotique et urgent aux protagonistes politiques afin qu’ils se dépassent en acceptant chacun des sacrifices nécessaires pour s’accorder sur une solution juste et transparente à l’impasse politique actuelle.

L’heure est grave et exige que les acteurs arrêtent de mettre sur le tapis des sujets qui provoquent les mêmes malentendus et conduisent aux mêmes échecs. Aucune des parties en conflit n’a la légalité ou la légitimité requise pour faire valoir sa thèse. Le pays ne peut plus être l’otage d’intérêts politiques partisans. Il appartient ensuite à la classe politique de trouver un consensus autour de deux questions fondamentales :

1) la lutte contre la terreur propagée par les bandes armées et la restauration de la sécurité des personnes et des biens dans le pays.

2) le retour à l’ordre constitutionnel après la mise en place des structures garantissant un processus électoral crédible et acceptable pour tous les partis, dont la condition sine qua non est des conditions égales pour que tous les candidats aux postes électifs à tous les niveaux aient les mêmes chances. Dans cette perspective, les soussignés estiment nécessaire qu’une réflexion sincère et objective sur les règles du jeu politique soit inscrite au menu de cette transition, incluant l’opportunité de revoir en profondeur certaines dispositions de notre loi mère.

Il serait important que tous les citoyens qui sont au centre de ce cri d’alarme adhèrent à cette démarche, dénonçant l’immobilisme inacceptable dans lequel se complaisent aujourd’hui les acteurs politiques, immobilité qui contribue à l’aggravation de l’insécurité.

Une fois qu’un gouvernement démocratiquement élu sera en place, les soussignés et leurs collègues du secteur privé appelés à se joindre à eux se tiendront prêts à discuter des réformes structurelles majeures devant conduire à une gouvernance moderne qui réponde in fine aux besoins de la population.

Le document est signé par l’Association des Employeurs Haïtiens, en date du 23 août 2022.


La Rédaction

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