Des organisations de défense des droits humains demandent à Ariel Henry de se préparer à quitter la Primature (Lettre ouverte)
Objet : Invitation à emboîter le pas à cet élan collectif de prise de conscience face à l’impératif d’agir bien et vite au fait de la récupération urgente de la souveraineté nationale d’Haïti et des acquis régaliens, sociaux, politiques, historiques et culturels haïtiens.
Monsieur le Premier Ministre démissionnaire,
Sans tenir compte de votre bilan mitigé pour ne pas dire quasi-nul, à la tête de la deuxième branche de l’Exécutif, l’Alliance des Organisations des Droits Humains (AO-DH), composée de: Action Universelle des Droits et Libertés (Act’UDL), Organisation pour le Soutien de l’Enfance et des Vies (OSEVI), Observatoire Haïtien des Droits Humains (OHDH), Organisation Lumyè nan Lavi Fanm (OLLAF), Justice et Solidarité (JS) et Collectif des Anciens Maires intérimaire d’Haïti (CAMIH) un organisme de défense, de plaidoyer, d’éducation aux Droits Humains, tient malgré tout à vous féliciter pour avoir eu assez de courage, dans une atmosphère très compliquée, d’accepter la responsabilité de mener la barque du pays pendant plus d’un an. Vous l’aviez à fortiori assumé en faisant office de l’unique chef de l’Exécutif, après l’assassinat crapuleux du président constitutionnel dans la nuit du 06 au 07 juillet 2021 par des inconnus bien connus, à en croire les dires de la clameur publique.
Quoique vous l’ayez été sous la base d’un accord de bon copinage et de subordination grandement soutenu par la communauté internationale, qui n’hésite toujours pas et de trop à se réclamer comme étant la super cheffe des pouvoirs publics haïtiens. Bien évidemment, vous l’aviez accepté au mépris des prescrits de la Constitution haïtienne, sur laquelle vous aviez cyniquement, ironiquement, hypocritement et avec tant de moqueries, prêté le fameux serment : Je jure, devant Dieu et devant la Nation, d’observer fidèlement la Constitution et les lois de la République, de respecter et faire respecter les droits du peuple haïtien, de travailler à la grandeur de la Patrie, de maintenir l’indépendance nationale et l’intégrité du territoire.
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Vous l’aviez accepté en dépit du fait qu’on vous a imposé un “Deal” : celui de travailler et d’œuvrer à tous égards, généralement quelconques, sauf à l’intérêt supérieur, à la souveraineté et à l’intégrité nationale. Vous l’aviez accepté, malgré le fait qu’on vous a exigé de travailler sous le leadership non- éclairé, non-civilisé, infernal d’un chef d’État mégalomane, trivial et bovariste qui s’installe désespérément de l’autre côté de l’île avec l’ultime mission de dénigrer, de détruire, de chercher à rabaisser la population haïtienne, tout en étant disposé à violer la Constitution de la République dominicaine, à piétiner les instruments internationaux relatifs aux Droits Humains, à ignorer son origine misérable, pitoyable et sans histoire glorieuse. Bref, toutefois qu’il s’agisse du fait de combattre le peuple haïtien qui, indubitablement, reste et demeure à la base de l’existence et du développement de la République dominicaine.
Vous l’aviez accepté, en dépit du fait que celui qui vous nomma Premier Ministre fut lâchement assassiné, sauf décision judiciaire contraire, par les siens et consorts, sans que vous n’ayez le moindre courage nécessaire de dire non à celles-là et ceux-là qui vous auraient fait injonction de faire obstacle à toutes démarches visant à rendre justice, en fait, à un être humain, un père de famille, un mari, comme vous, et surtout un président de la République. Tout compte fait, vous l’aviez accepté dans des conditions honteuses, malhonnêtes, malicieuses, intempestives. À votre place, toute personne de caractère, intègre, soucieuse de son pays, cultivée d’un patriotisme avéré et d’une humanité irréversible, entre autres, aurait carrément refusé de mettre en œuvre ces missions ignobles, dévalorisantes, sulfureuses, trahissables contre le destin de l’intégrité et du bien-être des haïtiennes et Haïtiens partout où elles/ils puissent se trouver.
Monsieur le Premier Ministre démissionnaire, il est vrai qu’ils ont puisé dans l’article 158 de la Constitution d’Haïti, les prescrits légaux pour vous confier l’autre branche de l’Exécutif sans pour autant avoir besoin d’aucun appui compromettant et prostitué, tel que: celui des politiciens- politiciennes véreux-vereuses de la SDP, celui du Core Groupe, de la BINUH, bref de la communauté internationale, entre autres. Mais, malencontreusement, vous aviez à tort traîné votre couille jusqu’à fragiliser voire même empoisonner votre mandat constitutionnel, contenu entre 90 à 120 jours, avec des supports compromettants et des propositions indécentes. Ironie du sort, tout ce paquet a été construit au mépris et contre le peuple haïtien, pour la simple et bonne raison que ce plan ait été élaboré sans lui.
Il a été au vu et au su de tout le monde que vous avez été bénéficier d’un accord non inclusif, mal conçu par un petit clic de politiciens-politiciennes pauvres d’esprit, chercheurs-chercheures de pains, vendeurs-vendeuses des Droits à la dignité, à l’intégrité et à la souveraineté du peuple haïtien. Malheureusement, on s’enfoue de tout ce qui a trait aux droits de la personne humaine. Par contre, vous aviez encore accepté de rentrer tête baissée dans ce piège malhonnêtement tendu par celles-là et ceux-là en qui vous avez inspiré et inspirez encore beaucoup de confiance en leur qualité de “Boss”, professeurs-professeures, experts-expertes de la corruption, de la médiocrité.
Monsieur le Premier Ministre démissionnaire, l’AO-DH s’empresse à vous dire et vous rappeler que votre mandat constitutionnel comme Premier Ministre, chef de la Primature, l’autre branche de l’Exécutif, à côté de la Présidence alors vacante depuis le 07 juillet 2021, est arrivé à termes depuis des mois. De surcroît, sauf considérations contraires, aussi absurde que cela s’impose, ce fameux accord du 11 septembre 2021, de nature non inclusive et intéressée par rapport aux intérêts mesquins du groupuscule qui l’avait fabriqué à dessein, aurait en fait prolongé votre mandat au mépris de la Constitution et contre la volonté manifeste du peuple haïtien dans le cadre de la pleine jouissances de ses droits civils et politiques, économiques, sociaux et culturels. Il importe aussi de considérer, Monsieur le Premier Ministre démissionnaire, suivant ledit accord, votre mandat inconstitutionnel et illégitime est également arrivé à termes le 11 septembre dernier. Donc, Il faut irréfutablement en tirer révérence.
En effet, au nom de la solidarité ministérielle, par voie de conséquence, tout le gouvernement que vous dirigiez est censé, à date, inconstitutionnel et illégitime. Ainsi, vos Ministres, tous les directeurs généraux que vous aviez nommés ont censé exercer un pouvoir sans mandat, sans légitimité. En dépit de ce fait dûment constaté, vous continuez à gérer la “res publica” et prendre de grandes décisions qui engagent l’État haïtien. Vous vous installez confortablement tout en ayant l’esprit tranquille à la tête d’un groupe d’hommes et de femmes qui “volent”, “usurpent” et “violentent” au nom de l’autorité régalienne de l’État. Où avez-vous puisé cette espèce de légitimité et d’autorité pour exercer un pouvoir sacrément prescrit par la Constitution de la République d’Haïti, étant souveraine et indépendante ? bon amie de toutes les nations du monde, mais jamais être une subordonnée inconditionnelle de quiconque, d’aucune autre nation.
Ainsi, vous auriez dû inscrire votre plan dans cet impératif incontournable : soit de conduire vos démarches dans le sens du retour à l’ordre constitutionnel que vous avez abandonné depuis votre accession au pouvoir; soit de trouver, à travers un dialogue national franc et sincère, un consensus aux fins d’accoucher un accord socio-politique largement large, conçu dans les normes constitutionnelles, d’éthique et incluant ainsi le respect et la garantie des droits fondamentaux, des droits civils et politiques, économiques sociaux et culturels des Haïtiens et des Haïtiens.
Pour ce faire, Monsieur le Premier ministre démissionnaire, étant donné vous avez bien compris que vous êtes en train de liquider les affaires courantes de l’État, de par ce droit de préséance, il paraît évident que vous ayez au premier chef le devoir de prendre le leadership de ces démarches visant exclusivement le retour de la nation haïtienne sur les bons rails. Lesquelles actions urgentes et impératives devraient se faire dans les quarante huit (48) heures qui suivent, soit du 19 au 21 septembre 2022. Il s’agit de:
1-Annuler les décisions prises en Conseil des Ministres de facto, tenus respectivement les 11 et 13 septembre 2022, ordonnant l’augmentation des prix du carburant sur le marché formel, et déclarant l’état d’urgence sécuritaire.
2- Faire l’inventaire suivi d’un constat légal dans les bureaux du président de la République d’Haïti, au Palais National, et mettre sous scellé à toutes fins que de droit, les bureaux du Président de la République.
3- Publier exceptionnellement cet inventaire dans le journal officiel du Gouvernement.
4- Faire mettre sous scellé et remettre au Sénat de la République l’écharpe présidentielle ensemble une version original ou une copie certifiée conforme à l’original de l’inventaire général dûment effectué dans les bureaux du président défunt.
5- Réunir avec les membres restants des pouvoirs législatif et judiciaire, aux fins d’élaborer un Plan Majeur et régalien de sortie de crise à l’haïtienne.
Cette réunion doit se dérouler exclusivement avec les pouvoirs publics Haïtiens au fait de pouvoir désigner un président de transition concertée, et faire ressortir librement les aspects régaliens et souverains de la nation haïtienne. Bref, sans la participation de l’étranger, des membres de la société civile, les partis politiques, entre autres.
6- Organiser des assises permettant que le plan de sortie de crise accouché par les trois pouvoirs publics soit l’objet de discussion, d’implémentation au cours des assises plénières nationales, en tendem sur toute l’étendue du territoire, avec la participation des représentants et représentantes de toutes les organisations de la société civile, des partis politiques, des congrégations religieuses, du vodou, LGBTQI, des paysans, entre autres.
7- Signifier le document final, devant donner lieu à un accord de gouvernance transitoire, au Secrétaire général des Nations Unies, à la Nonciature apostolique, ce, à titre consultatif et diplomatique.
8- Recevoir la démission formelle de tous les membres de votre gouvernement qui resteront à disposition de la Justice au besoin et de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA) aux fins d’audit.
9- Publier l’accord de gouvernance transitoire dans le journal officiel du Gouvernement ensemble un chronogramme d’activités.
10- Assurer la mise en œuvre de l’accord de gouvernance transitoire issu des assises plénières nationales.
11- Procéder à l’installation du Gouvernement bicéphale issu dans l’accord de gouvernance transitoire.
12- Remettre la charge au nouveau Gouvernement de consensus national.
Veuillez recevoir Monsieur le Premier ministre démissionnaire, Dr Ariel HENRY, l’expression de nos considérations hautement patriotiques cadrées dans le respect et la garantie des droits imprescriptibles, indissociables, inaliénables de la personne humaine en Haïti.
Avec nos civilités !
Pour authentification :
Me. Abel LOUISSAINT, Président Act’UDL, Coordonateur de l’AO-DH.
Enock RICHARD, Vice-président OSEVI
Mme. MARITHA, Coordonatrice OLLAF
Me. Jean Ronel SISTANIS, Coordonateur OHDH
Jackson MYRIL, Coordonateur de CAMIH
Me. Jean Phanor CAZE, Secrétaire de JUSTICE ET SOLIDARITE JS.
La Rédaction
Contact : actualites@haitinews2000.com
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