Un pas en avant, deux pas en arrière – Vivianne Gauthier très directe dans ses commentaires
Il y avait l’époque primitive, il y avait l’ère chrétienne, il y avait l’ère de l’industrialisation, l’ère de la technologie, l’ère de la communication et même de la révolte (d’où les révolutions), depuis l’existence des hommes sur la terre. Il y a aussi pays, il y a aussi Etats, villes, quartiers, zones, sections, bidonvilles, rues… De tous ces éléments suscités où peut-on situer Haïti ? Si Haïti, elle existe comment peut-on la considérer ? Où peut-on la placer ? Si on va la situer dans le temps on se perdra certainement. Vivons la seulement aujourd’hui dans son état second. Dans son état premier : disons qu’elle a existé et qu’elle existe encore, existera-t-elle toujours ? Dans son état second : qu’est-ce qu’elle a fait de son existence ?
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En parlant de l’existence d’Haïti, a-t-elle jamais existé si l’on considère la vie d’autres pays, d’autres nations, d’autres républiques libres?
Si en 1804 Haïti a acquis son indépendance, aujourd’hui peut-on se dire qu’Haïti est un pays libre ? Est- t-on en droit d’être libre ? Avons-nous mérité cette liberté? Vivons-nous librement cette liberté ?
Arrêtons-nous à aujourd’hui, Haïti peut-elle etre fière d’avoir été libre ?
Haïti, aujourd’hui plus que jamais est un pays ingouverné. Si le gouvernement Michel Martelly et ses acolytes mènent le pays sous le mensonge, gèrent le pays par improvisation où les mots n’ont plus leur sens, où les gestes sont irréfléchis et incalculés, où la vengeance règne en maître, où les plaisirs, «les bamboches » prennent le dessus sur les responsabilités légales et morales, où le denier public suit un parcours ignoré du public, où la violence remplace le dialogue, comme c’est le cas pour la dernière revendication des « employés révoqués » qui parcouraient les rues de la capitale pacifiquement, sans violence ayant à leur tête leurs propres enfants voulant prouver symboliquement qu’ils sont dans l’impasse avec leurs enfants pour cette rentrée scolaire et que les sbires de ce gouvernement ont dispersé violemment à travers les rues faisant beaucoup de blessés, ce à quoi ils ont droit.
Est-on en droit de considérer Haïti comme étant un pays libre si son propre gouvernement veut le réduire à nouveau dans l’esclavage ?
Tout gouvernement qui se veut bourreau, prouve ainsi sa faiblesse, sa lâcheté, son ingouvernabilité, son incompétence.
Tout gouvernement qui dirige avec violence est en passe d’instaurer la dictature. Hors, le monde justement n’est plus à l’ère de la dictature.
Si aujourd’hui, tous les autres pays sont à l’ère du progrès, où se situe Haïti, encore à l’ère primitive, à l’ère de l’anthropographie ou à l’ère de la délinquance généralisée ?
Si aujourd’hui, les fils de ce pays mènent sa barque dans ces directions, comment ne pas comprendre la hargne de Nicole Siméon qui s’est vue refusée l’accès d’un market à Pétion-Ville à cause de son sac à dos comportant les matériaux essentiels et importants à son travail et de la couleur de sa peau puisqu’au même moment un blanc y pénétrait avec le même sac à dos sans être interrompu. Un market, tenu par des blancs et des haïtiens blancs dans un pays de nègres qui se veut d’être indépendant, alors qu’il est enchainé mentalement pour le moindre sou et pour la peau à l’ envers, parce que son gouvernement refuse de prendre ses responsabilités.
Faudrait-il penser que ce gouvernement lui aussi a peur des blancs s’il n’est pas lui même un blanc, ou peut-être a peur de ne plus recevoir des centimes du blanc qui lui-même les reprend encore sous d’autres formes après les avoir donné, s’ils les donnent effectivement.
Quand donc Haïti sera-t-elle gouvernée pour de bon par ses propres enfants ?
S’il faut faire une rétrospection et recommencer à l’ère primitive, il vaut mieux le faire au lieu de toujours marcher un pas en avant et deux pas en arrière, au lieu d’être toujours à recommencer, au lieu de gérer le pays dans d’eternels conflits, au lieu de toujours rester dans la division, au lieu de toujours se considérer comme un peuple noir inférieur, au lieu de toujours se prendre pour des blancs ceux qui ont la peau claire. D’ailleurs cette histoire de la couleur noire est complètement révolue dans l’histoire de l’humanité puisque chaque peuple a connu ses misères, ses tourments et sa barbarie à une époque ou à une autre, puisque l’un des plus grands pays du monde pour ne pas dire le plus grand est dirigé actuellement par un couple de noir.
Donc aujourd’hui, il n’est plus question de blancs et de noirs dans l’histoire des relations internationales, il est question aujourd’hui du plus fort et du plus intelligent, le plus capable.
Ce qui s’arrête aujourd’hui à ce sujet préjudiciable n’est qu’un pur crétin, le plus idiot des idiots, un individu qui se refuse le chemin du progrès, un pusillanime, puisque dit-on universellement « l’argent et le pouvoir n’ont pas de couleur ».
Pour tout cela et bien plus, il est donc imminent et important que les haïtiens se donnent la main pour chanter à tue-tête : « LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE, république d’Haïti, pour le meilleur, pour le bien, et pour le beau » afin de sauver ce beau pays, l’un des plus beaux et des plus riches de l’hémisphère.
V/G
Vivianne Gauthier
La Rédaction
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