Une formation sous influence : La France et la mainmise sur les FAD’H ?
Le ministre haïtien de la Défense, Jean Marc Berthier Antoine, a récemment annoncé que la France prendra bientôt en charge la formation d’une cinquantaine d’officiers et soldats des Forces Armées d’Haïti (FAD’H).
Cette annonce, faite via son compte sur le réseau X, fait suite à une rencontre avec l’ambassadeur de France en Haïti, Antoine Michon, et une délégation de l’ambassade française. Si le ministre a présenté cette collaboration comme un pas vers la « professionnalisation » de l’armée haïtienne, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur les véritables intentions derrière cette initiative.
Pour beaucoup d’observateurs, cette décision soulève de sérieux doutes. Pourquoi la France, ancienne puissance coloniale, s’intéresse-t-elle soudainement à la formation des FAD’H, une armée en pleine reconstruction après des années d’inexistence ? N’y a-t-il pas un risque que cette initiative serve avant tout à renforcer l’influence étrangère sur les institutions haïtiennes, sous couvert de coopération militaire ? Certains analystes vont plus loin, affirmant qu’il s’agit d’une tentative de contrôle à peine voilée de l’armée haïtienne par des forces internationales.
L’histoire récente d’Haïti en matière de coopération internationale n’est guère rassurante. Prenons l’exemple de la Police nationale d’Haïti (PNH), qui malgré des années d’appui, de formation et de financement par les puissances étrangères, peine à assurer la sécurité du pays. Les résultats sont loin des promesses faites par les « amis » d’Haïti. L’insécurité ne fait qu’empirer, et la PNH se retrouve souvent dépassée, voire paralysée face à la montée en puissance des gangs armés. Si l’on se fie à cette expérience, la formation de l’armée par des acteurs étrangers risque fort de suivre la même trajectoire : de grands discours, mais peu de résultats concrets.
Les sceptiques soulignent également que les pays qui disent vouloir « aider » Haïti ne semblent jamais vraiment vouloir permettre à l’État haïtien de se renforcer de manière autonome. La reconstruction de l’armée haïtienne pourrait, au contraire, devenir un moyen supplémentaire pour des puissances extérieures d’étendre leur contrôle sur les institutions stratégiques du pays. Et pendant ce temps, le peuple haïtien est laissé à lui-même, pris dans une spirale de violence et d’instabilité.
Finalement, cette décision de confier la formation de l’armée à la France pose une question essentielle : à qui profite cette collaboration ? Certainement pas aux Haïtiens qui, depuis des décennies, assistent impuissants à la déliquescence de leur État sous le joug d’alliances internationales qui n’ont jamais servi leurs intérêts.
L’avenir des FAD’H semble ainsi plus que jamais compromis, pris dans une toile de dépendance internationale où l’autonomie nationale n’est qu’un lointain mirage.
Rédacteur en Chef
PDG de Haitinews2000
e-mail : ptivla@yahoo.fr
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