Mission de Paix en Haïti : Une fausse solution ?
Ce jeudi, un nouvel épisode du feuilleton diplomatique international a eu lieu. Le Secrétaire d’État américain Antony Blinken et le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres se sont entretenus pour discuter de la situation sécuritaire en Haïti.
Au centre de leur échange : la transformation de la mission multinationale actuellement en cours en Haïti en une mission de paix de l’ONU. Selon Blinken, cette démarche serait une réponse à « la nécessité d’un appui durable à la sécurité pour le peuple haïtien ».
Depuis des décennies, Haïti est le théâtre de missions onusiennes répétées, chacune ayant prétendument pour but d’apporter la paix et la stabilité au pays. Cependant, l’histoire montre que ces missions n’ont rien apporté de tangible, si ce n’est une diminution progressive de la souveraineté nationale. On se souvient encore des scandales qui ont entaché certaines de ces interventions, où les forces étrangères ont été plus souvent associées à des abus qu’à une véritable contribution à la sécurité publique.
Un aveuglement volontaire face au banditisme endémique
Alors que la violence des gangs continue de ravager le pays, la question essentielle est la suivante : pourquoi une nouvelle mission de paix plutôt qu’un soutien direct à la police haïtienne et aux Forces armées d’Haïti ? Cette option semble pourtant logique. Après tout, ce sont ces institutions locales qui devraient être en première ligne dans la lutte contre le grand banditisme. Mais au lieu de renforcer ces forces nationales, on préfère déléguer la gestion de la sécurité à des contingents étrangers. N’est-ce pas là une manière subtile de maintenir Haïti dans une forme de dépendance ?
Une solution qui diminue la souveraineté nationale
Au lieu d’investir dans les capacités locales de défense et de sécurité, l’Occident continue de prôner des missions de paix, des solutions temporaires qui ne font qu’éroder la souveraineté d’Haïti. Aucun pays au monde ne peut assurer la sécurité de son peuple grâce à une mission de paix de l’ONU. Ce modèle, imposé par les puissances internationales, semble avoir pour but de maintenir Haïti dans une position de faiblesse, incapable de gérer ses propres affaires sans l’assistance étrangère. L’armée haïtienne, qui pourrait être un pilier dans cette lutte contre le grand banditisme, reste sous-développée, faute de soutien réel. Cette réticence à renforcer les capacités militaires haïtiennes semble délibérée, un moyen pour les puissances occidentales de maintenir leur mainmise sur les décisions sécuritaires du pays.
La mission de paix : un outil de l’Occident ?
Il est difficile de ne pas voir dans cette insistance pour une mission de paix un outil politique. L’Occident semble vouloir éviter à tout prix l’émergence d’une armée haïtienne forte et autonome, capable de défendre les intérêts nationaux sans recourir à l’aide internationale. Après des années de missions onusiennes, la question demeure : pourquoi ces interventions n’ont-elles pas réussi à stabiliser le pays ? Et pourquoi persister avec une méthode qui n’a pas prouvé son efficacité ?
En fin de compte, Haïti a besoin de solutions haïtiennes. La lutte contre le banditisme ne pourra être gagnée qu’en renforçant les institutions locales, en accompagnant les forces de sécurité haïtiennes dans leur développement et en leur fournissant les moyens nécessaires pour assurer la sécurité du pays. Les missions onusiennes, elles, ne font qu’entretenir un cycle de dépendance qui n’apporte ni paix durable, ni sécurité véritable au peuple haïtien.
Rédacteur en Chef
PDG de Haitinews2000
e-mail : ptivla@yahoo.fr
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