Opération policière à Torcelles : Une incohérence révélatrice entre la PNH et la mission multinationale

L’opération policière conjointe entre la Police Nationale d’Haïti (PNH) et les policiers kenyans à Torcelles, visant à contrer le gang Kraze Barye, soulève de nombreuses interrogations sur la coopération entre ces forces de sécurité. Selon les déclarations de la PNH, un blindé de la Mission Multinationale de Soutien à la Police haïtienne serait tombé en panne et n’a pu être remis en marche. Cette situation met en lumière une incohérence flagrante dans les rapports entre la PNH et la mission, et suscite des doutes quant à la capacité de ces forces à travailler ensemble efficacement.

Pourquoi la PNH insiste-t-elle sur le fait que le blindé appartient à la mission ? Cette précision semble révélatrice d’une méfiance sous-jacente et d’une tension persistante entre les deux entités. Il est crucial de souligner que ces équipements sont censés être mis à disposition des deux parties. Cela soulève la question de la solidarité et de l’intégration dans la lutte contre l’insécurité. La présence d’un matériel défectueux lors d’une opération cruciale met en exergue un malaise latent entre la PNH et la mission multinationale, qui est censée apporter un soutien.

Comment espérer combattre efficacement l’insécurité lorsque les forces engagées dans cette lutte ne parviennent pas à s’accorder ? Ce dysfonctionnement est d’autant plus préoccupant dans un contexte où la violence gangrenant le pays a atteint des niveaux alarmants. Il ne faut pas oublier que plus d’une centaine de personnes ont été massacrés à Pont-Sondé, dans l’Artibonite, par le gang Gran Grif, tout cela sous les yeux complices d’un exécutif dont le silence est assourdissant. Les récentes attaques à Arcahaie, où des bandits ont incendié des maisons et terrorisé les habitants, témoignent également de la défaillance des forces de sécurité.

Cette situation ne fait que renforcer le sentiment d’abandon ressenti par la population haïtienne, qui aspire à un environnement sécurisé et stable. La coopération entre la PNH et la mission multinationale est essentielle pour instaurer cette sécurité. Cependant, tant que ces forces ne parviendront pas à surmonter leurs tensions internes, il sera difficile d’envisager une lutte efficace contre l’insécurité qui sévit dans le pays.

En somme, l’opération à Torcelles met en lumière non seulement les défis logistiques mais également les fractures institutionnelles qui entravent le combat contre la criminalité. Si les responsables de la sécurité ne prennent pas rapidement des mesures pour remédier à cette situation, la communauté haïtienne continuera à souffrir des conséquences de l’insécurité grandissante, et l’espoir d’un avenir meilleur s’éloignera inexorablement.