Haïti : La France forme nos soldats, une nouvelle ingérence déguisée ?
Alors que les Haïtiens luttent quotidiennement contre la violence et l’instabilité, une nouvelle question surgit : pourquoi l’État haïtien confie-t-il la formation de ses militaires à la France ? Pourquoi s’associer à une ancienne métropole coloniale, un pays qui a toujours été perçu comme impliqué dans les malheurs d’Haïti ?
Ce dimanche 3 novembre 2024, une vingtaine de soldats des Forces Armées d’Haïti (FAd’H) ont quitté le pays pour suivre une formation militaire en France. Selon des informations recueillies auprès du Ministère de la Défense, cette initiative s’inscrit dans un accord bilatéral signé avec la France, censé renforcer les compétences des FAd’H.
Pourtant, pour de nombreux observateurs, ce rapprochement suscite la méfiance, voire l’indignation.
Un passé colonial toujours présent
Rappelons que la France a longtemps profité de la richesse d’Haïti, exploitant ses ressources et son peuple. Même après l’indépendance en 1804, elle a exigé un « dédommagement » colossal, plongeant le jeune État haïtien dans une dette impossible qui a miné son développement. Et aujourd’hui encore, la France est souvent perçue comme un acteur néocolonial, interférant dans les affaires haïtiennes au détriment de la souveraineté nationale.
L’ambiguïté de la coopération
Pourquoi la France souhaite-t-elle maintenant former nos militaires ? Il y a de quoi se poser des questions. Si la France avait vraiment voulu aider Haïti à se stabiliser, pourquoi cette initiative n’a-t-elle pas été proposée plus tôt ?
Pourquoi la France et ses alliés ont-ils, pendant des années, marginalisé les FAd’H au profit d’une police nationale insuffisamment équipée et souvent infiltrée ?Les critiques affirment que cet accord pourrait servir à consolider l’influence étrangère sur la force militaire haïtienne. Une fois les militaires formés en France, sous quelle loyauté agiront-ils ? Il est légitime de se demander si cette manœuvre ne vise pas à préparer des forces qui, à terme, seraient davantage redevables aux intérêts étrangers qu’à ceux d’Haïti.
Les risques d’une formation sous tutelle étrangère
En confiant cette formation à la France, le gouvernement haïtien prend le risque de rééditer le même schéma de dépendance observé avec la Police Nationale d’Haïti (PNH). Depuis sa création, la PNH a bénéficié d’un soutien et d’un encadrement international, souvent plus préoccupé par les intérêts de ses financiers étrangers que par ceux du peuple haïtien.
Ce modèle, qui n’a guère apporté la paix ni la stabilité, semble pourtant se reproduire avec l’armée.Une véritable armée nationale devrait être formée en Haïti, pour et par les Haïtiens. Elle devrait être ancrée dans les valeurs du pays, et non façonnée selon les intérêts de puissances extérieures.
Pour une indépendance véritable et une armée souveraine
L’État haïtien gagnerait à se souvenir de l’importance de préserver une souveraineté pleine et entière. Une armée formée sur des bases purement haïtiennes, en lien avec les réalités nationales, serait plus à même de servir le pays et de répondre aux défis actuels.Ainsi, confier la formation de nos militaires à la France, un pays dont l’histoire avec Haïti est teintée d’exploitation, semble être un pas en arrière dans la quête de souveraineté nationale.
Il est temps pour les dirigeants haïtiens de choisir une voie qui permette de défendre les intérêts du peuple haïtien sans reproduire les schémas de dépendance et d’ingérence étrangère.
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