Paralysie totale à la DGI : deux mois de grève, l’État au bord du gouffre

La Direction Générale des Impôts (DGI) est paralysée depuis deux mois, plongeant l’administration publique haïtienne dans une impasse critique. Les employés, en grève illimitée, exigent la nomination d’un nouveau Directeur Général, dénonçant leur actuel dirigeant, Jean Emmanuel Casséus, qu’ils accusent de corruption et de malversations.

Face à cette situation, le gouvernement intérimaire tarde à réagir, aggravant une crise déjà lourde de conséquences.

La colère des employés grévistes ne faiblit pas. Ils reprochent à Jean Emmanuel Casséus une gestion opaque et des pratiques jugées malhonnêtes, clamant qu’il n’a plus la légitimité nécessaire pour diriger l’institution. “Nous ne reprendrons pas le travail tant qu’il sera en poste. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et désigner une nouvelle direction capable de restaurer la confiance et la transparence”, affirme un membre du syndicat des employés.

Malgré ces revendications, aucune décision concrète n’a été prise par le gouvernement intérimaire. Ce silence prolongé ne fait qu’attiser les tensions et maintenir la DGI dans l’impasse.

Pendant ce temps, les contribuables sont les premières victimes de cette paralysie. L’impossibilité d’effectuer les déclarations fiscales, de renouveler des licences ou d’obtenir des documents administratifs clés engendre frustration et préjudice pour les entreprises et les particuliers. “Nous sommes pris en otage par cette situation. Nos affaires sont bloquées et personne ne semble se soucier de l’impact sur le quotidien des citoyens”, se lamente un entrepreneur.

Pour l’État, les conséquences financières sont désastreuses. Chaque jour de grève creuse un peu plus le déficit budgétaire, les rentrées fiscales étant quasiment nulles depuis le début du mouvement. À long terme, cette situation pourrait encore fragiliser une économie déjà sous pression.