Réouverture de l’HUEH : une promesse irréaliste dans un État en déroute

Au cœur d’une Port-au-Prince ravagée par les gangs et où les services publics sont en ruines, le Ministre de la Santé Publique et de la Population, Duckenson Bléma Lorthé, a annoncé ce mardi la réouverture de l’Hôpital Universitaire d’État d’Haïti (HUEH) avant le 25 décembre 2024.

Une promesse ambitieuse qui, selon ses propres termes, témoigne de son engagement à « agir » et non à « faire le show ». Mais face à la gravité de la situation sécuritaire et institutionnelle, cette annonce soulève bien plus de doutes que d’espoir.

Des paroles en décalage avec la réalitéLe Ministre a comparé ce projet à la réouverture de la maternité Isaïe Jeanty, une référence qu’il brandit comme preuve de sa détermination.

Pourtant, les contextes sont radicalement différents. La maternité Isaïe Jeanty, bien que stratégique, n’a pas la même envergure ni les mêmes défis que l’HUEH, situé au cœur d’une zone sous le contrôle des gangs armés.

Dans un Port-au-Prince où la violence rend la circulation périlleuse, comment le gouvernement compte-t-il protéger l’accès à un hôpital situé dans une zone si stratégique pour les criminels ? L’annonce, bien que prometteuse, reste silencieuse sur les mesures de sécurité prévues pour garantir le fonctionnement de l’établissement.

Un échec chronique de l’ÉtatLa réouverture de l’HUEH est annoncée comme un « cadeau de Noël » à une population désespérée, mais elle semble surtout être une tentative de détourner l’attention des échecs chroniques du gouvernement à rétablir l’ordre et à garantir les droits fondamentaux.