Haïti : Les promesses creuses d’Alix Didier Fils-Aimé face à l’avancée des gangs

Encore une fois, les Haïtiens ont été invités à écouter les promesses d’un gouvernement visiblement dépassé par la montée en puissance des gangs armés. Ce jeudi 12 décembre 2024, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, dans un énième exercice de communication, a annoncé des mesures « imminentes » pour rétablir la sécurité. Pourtant, les déclarations de ce chef de gouvernement, qui se veut rassurant, sonnent comme un refrain déjà entendu et largement discrédité.

Des paroles en décalage avec la réalité

Alors que les gangs armés multiplient les attaques, élargissant leur contrôle sur des pans entiers du territoire national, le Premier ministre s’est contenté d’un discours convenu. Il promet d’agir « jusque dans les derniers retranchements » des bandes criminelles, tout en reconnaissant les maigres ressources de l’État. Mais qui peut croire qu’un gouvernement incapable de garantir la sécurité de ses propres institutions pourrait soudainement changer la donne ?

Depuis des années, les promesses de sécurisation et de réformes se succèdent. Pourtant, la réalité ne cesse de se détériorer. Les populations des zones les plus touchées, de Martissant à Cité Soleil, savent que ces discours ne se traduisent que rarement, voire jamais, en actions concrètes.

Un gouvernement sans stratégie

Les annonces d’Alix Didier Fils-Aimé manquent cruellement de substance. Aucune feuille de route claire n’a été dévoilée pour indiquer comment ce combat contre les gangs sera mené, dans quel délai, et avec quels moyens. Loin d’une stratégie cohérente, ce discours laisse transparaître une improvisation inquiétante, typique d’une administration en perte de contrôle.

Le Premier ministre a mentionné son intention de mobiliser “tous les moyens légaux” à sa disposition. Mais ces moyens, dans un État affaibli par des décennies de mauvaise gouvernance, semblent bien insuffisants. La Police Nationale d’Haïti (PNH), sous-équipée et démotivée, peine déjà à répondre à l’ampleur de la crise. En attendant, les gangs continuent d’agir en toute impunité, terrorisant la population et paralysant l’économie.

Une rhétorique déconnectée des priorités

En plaçant les élections et la Constitution sur le même pied que la sécurité, le Premier ministre détourne l’attention des véritables priorités. Comment envisager un processus électoral crédible dans un pays où même les routes menant aux bureaux de vote sont contrôlées par des groupes armés ? Plutôt que de fixer des objectifs inaccessibles, le gouvernement devrait concentrer ses maigres ressources sur l’urgence : protéger les citoyens.

L’urgence d’un changement de cap

Les déclarations d’Alix Didier Fils-Aimé illustrent une rupture totale entre les dirigeants et les réalités du terrain. La population, déjà exaspérée par des années de promesses non tenues, n’a plus de patience pour des discours vides. Ce qu’elle exige, ce sont des résultats tangibles : des opérations coordonnées, un appui logistique international, et une réorganisation complète des forces de sécurité.

Il est temps pour le gouvernement de reconnaître ses limites et de chercher une solution globale, incluant un partenariat sincère avec la communauté internationale. Sans cela, les gangs continueront leur progression, et le Premier ministre ajoutera simplement son nom à la longue liste des dirigeants haïtiens incapables de répondre à la crise sécuritaire.

En attendant, les citoyens continuent de payer le prix de cette incompétence : leur liberté, leur sécurité, et pour beaucoup, leur vie.

La Rédaction

La Rédaction
Contact : actualites@haitinews2000.com