Où est passé Josué Mérilien ?

L’éducation haïtienne traverse l’une des crises les plus graves de son histoire. Alors que plusieurs établissements scolaires sont transformés en refuges pour des familles ayant fui la violence des gangs, des milliers d’élèves se retrouvent contraints de rester chez eux, privés d’apprentissage et d’un avenir certain.
Pendant ce temps, dans les quartiers privilégiés de Pétion-Ville, les écoles fonctionnent presque normalement, illustrant une fois de plus les inégalités flagrantes de notre société.
Face à cette situation, des enseignants, épuisés et exaspérés, annoncent des grèves pour forcer les autorités à assumer leurs responsabilités. Ce geste, bien que légitime, accentue le sentiment d’abandon des élèves.
Mais où est passé Josué Mérilien, le syndicaliste de l’Union Nationale des Normaliens Haïtiens (UNNOH), autrefois porte-voix des enseignants et défenseur infatigable des droits à une éducation équitable ?
Josué Mérilien, autrefois un pilier dans les luttes syndicales, est aujourd’hui étrangement absent. Face à des écoles abandonnées, des enseignants menacés et des élèves laissés à leur sort, son silence est assourdissant.
L’homme qui, autrefois, dénonçait sans relâche les incompétences des gouvernements successifs, semble aujourd’hui spectateur de cette débâcle. Où sont ses déclarations incisives, ses mobilisations de rue et ses appels à l’action pour une éducation digne en Haïti ?
Pourquoi ce mutisme face à une crise qui met en péril l’avenir de toute une génération ?
La situation actuelle est une tragédie nationale. Alors que des écoles à Port-au-Prince et dans d’autres zones urbaines sont occupées par des déplacés, les élèves des zones moins touchées continuent leur scolarité, comme si de rien n’était.
Cette réalité met en lumière une fracture sociale criante, où seuls les plus chanceux ont accès à une éducation en temps de crise.
La grève annoncée par certains enseignants, bien qu’elle soit une tentative désespérée de faire pression sur un État démissionnaire, risque de creuser encore davantage cet écart. Les élèves qui étaient déjà déscolarisés avant cette grève seront les plus impactés, tandis que ceux des zones privilégiées poursuivront leur éducation sans interruption.
Josué Mérilien, en tant que figure emblématique du mouvement syndical dans l’éducation, a une responsabilité morale et sociale. Son rôle dépasse celui d’un simple syndicaliste. Il est une voix, un espoir pour des milliers d’enseignants et d’élèves qui regardent cette situation avec désespoir. Son silence envoie un mauvais signal : celui de l’abandon de ceux qu’il prétendait représenter.
Alors que la nation vacille entre l’insécurité et l’injustice sociale, nous avons besoin de leaders prêts à prendre position, à mobiliser et à proposer des solutions. Son absence dans le débat actuel laisse un vide inquiétant, à un moment où chaque voix compte pour défendre l’avenir de nos enfants.
La Rédaction
Contact : actualites@haitinews2000.com
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