Carnaval 2025 : Danser sur les cendres d’un peuple en souffrance

L’annonce de l’organisation du Carnaval national à Fort-Liberté, du 2 au 4 mars 2025, a suscité une vive indignation. Alors que le pays est plongé dans une crise sans précédent, avec des gangs contrôlant la capitale et près d’un million de personnes déplacées, beaucoup se demandent comment le gouvernement peut justifier une telle décision.
Port-au-Prince, cœur politique et économique d’Haïti, est aujourd’hui sous le joug des gangs armés. La violence a poussé des centaines de milliers de familles à fuir leurs maisons, souvent pour se retrouver dans des camps insalubres. En parallèle, des millions d’Haïtiens souffrent d’insécurité alimentaire sévère, incapables de subvenir à leurs besoins fondamentaux. Pourtant, dans ce contexte désastreux, l’État choisit de financer des festivités, détournant l’attention des véritables priorités.
Fort-Liberté, bien que relativement épargnée par la violence, ne peut éclipser la souffrance généralisée du pays. Pour les déplacés, les familles endeuillées et les enfants affamés, le Carnaval n’a aucun sens. Ce qui était autrefois un symbole de fierté nationale se transforme en une distraction cruelle, imposée par un gouvernement déconnecté.
Les ressources investies dans cet événement auraient pu être utilisées pour répondre aux urgences : la lutte contre l’insécurité, l’aide aux déplacés et le soutien aux communautés vulnérables. En refusant d’affronter ces défis, l’État montre une fois de plus son incapacité à assumer ses responsabilités envers son peuple.
Le Carnaval 2025, loin d’unir, divise. Il incarne le fossé grandissant entre un gouvernement insensible et une population abandonnée. Danser dans de telles conditions, c’est nier la réalité d’une nation qui souffre.
Journaliste
Analyste Politique
Entrepreneur
Discover more from Haitinews2000 | Haiti News - Nouvelle Haiti - Haiti Actualités Politiques
Subscribe to get the latest posts sent to your email.