700 000 gourdes en jetons : le comité sur la Constitution choque

En Haïti, où la population peine à survivre dans un climat d’insécurité généralisée et de misère économique, l’annonce du montant des jetons de présence des membres du comité de pilotage sur la Constitution a de quoi choquer. Selon l’ex-Premier ministre Enex Jean-Charles, qui préside cette commission, chaque membre pourrait toucher jusqu’à 700 000 gourdes par mois, uniquement pour assister aux réunions.
Intervenant sur Magik9, M. Jean-Charles a tenté de justifier cette rémunération en précisant que les membres ne perçoivent pas de salaire fixe, mais sont payés en fonction du nombre de séances tenues. Une explication qui peine à convaincre, alors que les enseignants sont impayés, les hôpitaux manquent de moyens et les fonctionnaires souffrent de retards salariaux chroniques.
Une prime au gaspillage ?
Dans un pays où le salaire minimum varie entre 625 et 770 gourdes par jour, selon le secteur d’activité, ces 700 000 gourdes mensuelles représentent un luxe indécent. Cette somme dépasse largement le revenu annuel de nombreux travailleurs haïtiens et renforce la perception d’une élite politique déconnectée des réalités du pays.
Le comité de pilotage sur la Constitution, dont la légitimité est déjà contestée, semble fonctionner comme une machine à dépenser des fonds publics sans obligation de résultats concrets. Jusqu’à présent, aucune avancée significative n’a été constatée sur le projet de réforme constitutionnelle, mais les membres du comité, eux, continuent de se réunir et d’encaisser.
Un comité au service de qui ?
Alors que les gangs contrôlent une large partie du territoire et que le Conseil Présidentiel de Transition peine à affirmer son autorité, la réforme constitutionnelle apparaît de plus en plus comme une distraction politique. Plutôt que de répondre aux urgences du moment, l’État préfère financer une commission dont l’utilité reste à démontrer.
Cette révélation relance le débat sur la gestion des fonds publics en Haïti. Qui décide des montants alloués à ces comités ? Quel est le retour sur investissement pour le pays ? Pourquoi l’État trouve-t-il toujours de l’argent pour rémunérer des commissions, mais jamais pour payer les enseignants, les médecins ou les forces de l’ordre ?
En attendant des réponses claires, une chose est sûre : pendant que la majorité des Haïtiens s’enfoncent dans la pauvreté, certains continuent de profiter allègrement des caisses de l’État sous couvert de « travail institutionnel ».
La Rédaction
Contact : actualites@haitinews2000.com
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