L’Hôpital Général en flammes : symbole d’un État en décomposition

Les flammes qui ont ravagé l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH) ce jeudi 13 février ne sont pas seulement celles d’un incendie criminel. Ce sont les flammes d’un pays livré à lui-même, d’un État démissionnaire, d’une société abandonnée à l’arbitraire des gangs.
Lorsque des bandits armés peuvent incendier en plein jour des services vitaux comme la chirurgie, l’orthopédie, la radiologie, la pharmacie et le bureau des archives centrales, c’est toute une nation qui vacille, frappée en plein cœur.
Cet incendie n’est pas un acte isolé, mais le point culminant d’un processus de déliquescence que les autorités ont choisi d’ignorer. Pendant que les hôpitaux ferment ou sont incendiés, les dirigeants restent englués dans des querelles politiques stériles, incapables d’offrir la protection minimale que nécessite une société civilisée.
Depuis des années, les gangs règnent en maîtres sur la capitale. Ils contrôlent des quartiers entiers, terrorisent la population, dictent leurs lois et, désormais, s’attaquent sans retenue aux infrastructures sanitaires. Ce qui s’est passé à l’HUEH n’est rien d’autre qu’une déclaration de guerre contre l’État haïtien. Une guerre que ce dernier semble avoir déjà perdue.
Comment expliquer qu’un hôpital situé au centre de la capitale puisse être incendié sans qu’aucune intervention rapide ne soit possible ?
Où étaient les forces de l’ordre ?
Où est passée la responsabilité de ceux qui prétendent gouverner ?
Face à ce drame, les réactions officielles, si elles existent, restent timides et convenues. On promet des enquêtes, des actions, des mesures de sécurité renforcées. Des discours que la population n’écoute plus, tant ils sonnent creux. Car au-delà des mots, les faits sont implacables : l’État haïtien a abandonné ses citoyens.
La destruction de l’Hôpital Général est une attaque directe contre le droit fondamental à la santé. C’est aussi la preuve flagrante que l’insécurité, loin de se limiter à des règlements de comptes entre gangs, s’étend désormais aux institutions publiques.
Cette fois, ce n’est pas un quartier populaire qui brûle, mais l’un des piliers de notre système de santé.
La Rédaction
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