Fils-Aimé et Normil : une réconciliation de façade ou un virage stratégique ?

L’image était soigneusement orchestrée : ce lundi 24 mars, le Premier ministre Fils-Aimé et le directeur général de la Police nationale, Normil, ont affiché une unité apparente lors d’une séance d’inspection des nouveaux équipements destinés aux forces de l’ordre. Après des semaines de tensions et de divergences exposées au grand jour, cet exercice de communication vise-t-il à signifier la fin des dissensions, ou s’agit-il simplement d’une manœuvre politique temporaire ?

Jusqu’ici, la mésentente entre les deux hommes était évidente. Les décisions sécuritaires du gouvernement semblaient contourner la direction de la police, tandis que Normil dénonçait en filigrane un manque de moyens et de soutien effectif dans la lutte contre les gangs. Mais voilà qu’ils s’affichent ensemble, presque complices, scrutant du matériel flambant neuf censé renforcer les capacités des forces de l’ordre.

Si le geste peut être perçu comme un “rameau d’olivier” tendu après la tempête, il soulève surtout des interrogations. Le Premier ministre a-t-il compris qu’il ne pourra pas concrétiser son projet sécuritaire sans la pleine collaboration de la police ? Est-ce un simple répit stratégique pour donner une impression de cohésion face aux pressions internationales et locales ?

Quoi qu’il en soit, une chose est certaine : seule une coordination efficace et sincère entre toutes les entités de l’État permettra d’endiguer l’insécurité grandissante. La guerre des egos et les luttes d’influence ne font qu’affaiblir davantage les institutions déjà fragiles du pays. La population, elle, attend des résultats concrets, pas des mises en scène.