Conjoints payés, état racketté : 8 millions de Gourdes par mois pour les marié(e)s du CPT

Pendant que le pays s’enfonce chaque jour un peu plus dans la misère, pendant que les hôpitaux ferment faute de moyens, pendant que les enseignants ne sont pas payés, pendant que les routes sont impraticables et que les policiers manquent de tout, une nouvelle aberration vient confirmer l’indécence absolue de l’élite politique haïtienne : les conjoints des membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) reçoivent 500 000 gourdes chaque mois… pour le simple fait d’être mari ou femme d’un conseiller.

Oui, vous avez bien lu. Un demi-million de gourdes mensuel, pris directement dans les caisses de l’État, est attribué à des personnes qui n’ont ni fonction officielle, ni mission publique, ni compétence prouvée — si ce n’est leur lien conjugal avec un membre du CPT. C’est donc l’amour qui paie, mais aux frais d’un peuple en détresse.

Madanm / mari konseye prezidan yo resevwa 500,000 goud chak mwa, ki sòti nan kès Leta, san yo pa p travay, men tou senpman paske yo madanm / mari yo nan CPT a !

Plis pase 8 milyon goud chak mwa nan men chak konseye prezidan : lajan fè mikalaw nan men mesye dam CPT yo !

Se dwo… https://t.co/VHMYKIWdch
— Rosy Auguste Ducena (@AugusteRosy) April 5, 2025

Au total, plus de 8 millions de gourdes par mois sont ainsi détournés sous couvert de « frais de représentation », dans un pays où plus de 60 % de la population vit avec moins de 2 dollars par jour. Cette pratique rappelle les pires moments de dilapidation des fonds publics : on maquille le vol en institutionnalisation, on appelle “avantages” ce qui relève d’un pillage organisé.

Pire encore, ces abus ont lieu pendant que la population vit sous la terreur des gangs. Des quartiers entiers de Port-au-Prince sont abandonnés à la violence, les déplacés se comptent par centaines de milliers, les viols et assassinats sont quotidiens, et l’État brille par son absence. Dans ce chaos, les membres du CPT ne semblent préoccupés que par une chose : s’assurer que leur entourage immédiat profite pleinement des privilèges du pouvoir.