Le double jeu de Fritz Jean : justice spectacle et impunité réelle

Sous couvert d’un geste vertueux, le président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Fritz Alphonse Jean, tente une manœuvre politique grossière : ordonner au système judiciaire haïtien, exsangue et sous contrôle, d’ouvrir les dossiers des personnes sanctionnées par la communauté internationale. Derrière cet appel prétendument noble se cache une opération de façade, destinée à redorer son blason à l’étranger tout en brouillant les pistes à l’intérieur.
Dans une République où l’indépendance judiciaire n’est qu’un mythe, l’appel de Fritz Jean ressemble moins à un élan de justice qu’à un coup de communication cynique. Sans ressources, sans garanties de protection, et gangrenée par l’ingérence politique, la justice haïtienne n’a ni les moyens ni la liberté de mener de telles procédures. L’ordre du CPT n’est donc qu’un papier sans poids, une diversion bien ficelée.
Un conseil illégitime qui joue à l’anti-corruption
Ironie suprême : un conseil non élu, rejeté par une partie de la population et plombé par ses propres zones d’ombre, s’érige en donneur de leçons sur l’État de droit. Fritz Jean, dont la proximité avec certains milieux économiques et politiques controversés n’est un secret pour personne, orchestre une opération de légitimation qui ne trompe que ceux qui veulent l’être.
En exigeant un rapport judiciaire “dans les meilleurs délais”, il crée une illusion d’action, sans s’attaquer au vrai problème : la réforme structurelle de la justice. Aucune mention d’un budget d’urgence, d’un plan de protection des magistrats, ou d’un mécanisme de suivi indépendant. Tout est dans la posture, rien dans le fond.
Un écran de fumée face à la communauté internationale
Ce subit zèle anticorruption, qui tombe à pic pour rassurer les bailleurs étrangers, ressemble fort à une tentative de distraction. À défaut d’une réelle gouvernance, Fritz Jean agite le chiffon rouge de la justice contre des cibles choisies, selon des critères opaques, pour des raisons qui le sont tout autant. À qui profite la manœuvre ? Certainement pas au peuple haïtien.
Ce n’est pas avec des lettres creuses que le CPT restaurera la justice, mais en rompant avec le clientélisme, l’impunité et la manipulation politique. En l’état, cette initiative n’est qu’un écran de fumée, où l’on veut faire croire que les pyromanes d’hier seraient aujourd’hui les pompiers d’un État en flammes.
La Rédaction
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