Quand les prétendus révolutionnaires agissent comme des bandits

Par les temps qui courent en Haïti, le mot « révolutionnaire » est galvaudé, vidé de son sens, presque sali par ceux qui s’en réclament sans en incarner les principes. Trop souvent, ceux qui se présentent comme des combattants pour le changement se confondent dans leurs actes avec les bandits qu’ils prétendent combattre. Il suffit d’un regard lucide sur leur comportement pour s’en convaincre.
Un véritable révolutionnaire est avant tout un visionnaire. Il est mû par une idéologie claire, animé d’un projet de société, structuré dans sa pensée et dans sa méthode de lutte. Il agit pour le bien commun, avec pour objectif la transformation profonde et durable de la société. Le révolutionnaire sait faire la différence entre révolte et destruction, entre colère populaire et anarchie gratuite.
Mais que voyons-nous aujourd’hui en Haïti ? Des groupes qui se réclament de la révolution mais dont les méthodes rappellent celles des groupes armés : pillages, incendies, menaces, assassinats, terreur dans les rues. Où est la stratégie ? Où est la ligne politique ? Où est l’ancrage idéologique ? Tout semble n’être qu’un théâtre de violence stérile, sans boussole, sans conscience historique.
Le bandit, lui, agit sans éthique, tue pour asseoir sa domination, terrorise pour satisfaire son ego, viole et massacre pour imposer sa loi. Il cherche la gloire dans la peur, le respect dans la terreur, l’amour dans la soumission. Et tristement, ce sont les mêmes dynamiques que l’on retrouve chez certains de ces pseudo-révolutionnaires. La différence entre les deux devient floue, inquiétante.
Prenons pour exemple les dernières manifestations dans les rues d’Haïti. Le peuple, dans sa majorité, exprime un ras-le-bol légitime face à la misère, à l’insécurité et à l’impunité. Mais au cœur de cette colère populaire, certains leaders autoproclamés détournent la lutte à leur profit. Ils n’ont ni vision, ni idéologie, ni projet structuré. Leur présence dans ces mobilisations n’est motivée que par la quête de gloire personnelle, le désir d’être acclamés, filmés, suivis.
Ils jouent les meneurs, mais ne comprennent pas le sens réel de la lutte. Ils crient fort, gesticulent, promettent la révolution, mais n’apportent aucune réflexion, aucune ligne directrice, aucun discours cohérent. Ce sont des acteurs en quête de scène, non des bâtisseurs de demain. Ils rient avec la foule, se nourrissent de la ferveur populaire, mais ne la guident nulle part. Et à la fin, la désillusion retombe sur les épaules du peuple, une fois de plus trahi par ceux qui prétendaient le défendre.
La vérité est dure, mais elle doit être dite : tant que ceux qui prétendent vouloir changer Haïti adopteront les mêmes méthodes que les criminels qu’ils dénoncent, il n’y aura pas de changement véritable. Il ne suffit pas de crier “aba sistèm nan” ou de marcher avec un chiffon rouge au cou pour être révolutionnaire. Il faut penser, construire, proposer, rassembler. Il faut élever la lutte au niveau de la dignité humaine, et non la rabaisser au rang de barbarie.
Haïti a besoin de vrais révolutionnaires. Pas de justiciers de pacotille, ni de rebelles en quête de gloire personnelle. Le pays mérite mieux. Et surtout, le peuple mérite mieux.
La Rédaction
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