Haïti paye la note, les policiers kenyans encaissent le jackpot

Les policiers kenyans déployés en Haïti touchent un salaire mensuel qui dépasse largement celui de leurs collègues haïtiens. Selon le journal Kenyans, chaque policier reçoit 1 410 dollars américains par mois de la part des Nations unies, en plus de 756 dollars d’indemnités de subsistance, soit 2 166 dollars américains au total. À cela s’ajoute leur salaire habituel au Kenya, environ 350 dollars, qu’ils continuent à percevoir.

En résumé, chaque policier kényan gagne plus de 2 500 dollars américains par mois en mission à Port-au-Prince.

Pendant ce temps, un policier haïtien gagne moins de 200 dollars américains par mois. En juin dernier, Garry Jean-Baptiste, syndicaliste du SPNH-17, a rappelé que les agents haïtiens travaillent souvent sans équipements adéquats, sans transport et dans des conditions déplorables, face à des gangs lourdement armés.

Ce traitement inégal choque une bonne partie de la population. Alors que les autorités haïtiennes peinent à soutenir leur propre force de police, elles accueillent une mission étrangère à coût élevé, financée par l’ONU, sans aucune garantie de résultats.

Beaucoup y voient une nouvelle humiliation : les Haïtiens doivent se contenter des miettes, pendant qu’on déroule le tapis rouge à des étrangers bien payés pour faire le travail que l’État ne veut plus ou ne peut plus assurer lui-même.