Un chef sans cap : l’échec silencieux de Rameau Normil

À la tête d’une Police nationale débordée, Rameau Normil bénéficie pourtant d’un appui inédit : le soutien d’une force multinationale dirigée par le Kenya, ainsi que de la présence croissante des Forces armées d’Haïti. Mais malgré ces renforts, l’inaction et le flou de son commandement persistent.
Le malaise est profond.Depuis son retour à la direction de la Police nationale d’Haïti en 2024, Rameau Normil disposait d’une occasion unique de rétablir l’ordre. Pour la première fois depuis des années, la PNH bénéficie du soutien logistique et militaire d’une mission internationale, ainsi que du déploiement renforcé des Forces armées d’Haïti sur le terrain.
Ces appuis auraient dû marquer un tournant décisif dans la lutte contre les gangs.Pourtant, malgré ce contexte favorable, la situation continue de se détériorer. La violence s’intensifie, les groupes armés étendent leur emprise, et les opérations policières manquent cruellement de coordination.
Au cœur de ce chaos, un problème majeur persiste : un commandement sans vision ni stratégie claire. Loin des opérations, Rameau Normil reste silencieux face aux critiques, offrant l’image d’un chef fantôme à la tête d’une institution en pleine déliquescence.Les quartiers autrefois sécurisés par la police tombent les uns après les autres entre les mains des gangs.
Carrefour de l’Aéroport, Nazon, Delmas, Solino, et même Kenscoff — la ville natale de Normil — sont désormais des zones interdites pour les forces de l’ordre. Cette perte progressive de contrôle illustre avec force l’incapacité des autorités à protéger les citoyens.
En l’absence d’une stratégie claire pour reconquérir ces territoires, le sentiment d’abandon et d’impunité ne cesse de croître au sein de la population.Le déploiement de la force multinationale, pilotée par le Kenya, visait à renforcer les capacités opérationnelles de la PNH, à soutenir les interventions dans les zones sous contrôle des gangs, et à restaurer un minimum de stabilité.
En parallèle, les Forces armées d’Haïti (FAd’H) commencent à jouer un rôle plus actif, marquant un tournant dans l’approche sécuritaire.
Pourtant, cette conjonction d’appuis militaires et diplomatiques reste inefficace sans une véritable direction locale. Le chef de la PNH, censé coordonner ces efforts, peine à définir une ligne claire, à mobiliser ses troupes, ou même à communiquer avec transparence. Résultat : les forces disponibles sont sous-utilisées, les opérations manquent de cohérence, et la population continue de vivre dans la peur.
Au sein du Conseil présidentiel de transition (CPT), les voix sont de plus en plus nombreuses à remettre en question le maintien de Rameau Normil à la tête de la PNH. Certaines tentatives de le remplacer ont échoué, faute de consensus, révélant les divisions internes et l’absence de volonté politique claire.
Pendant ce temps, la population, épuisée par l’insécurité, exige des résultats. Les appels à la démission de Normil se multiplient dans les médias, dans la rue, et au sein même de la société civile. Beaucoup estiment que la PNH a besoin d’un leader capable de reprendre le contrôle, de communiquer avec force, et de traduire l’appui international en actions concrètes.
Or, Normil semble figé dans une posture attentiste, déconnectée de l’urgence du moment.Alors que les moyens sont là, que les alliés internationaux sont mobilisés, il manque ce qui devrait être l’essentiel : un capitaine digne de ce nom.
Dans un contexte où chaque jour compte, l’absence de stratégie au sommet de la PNH devient un danger en soi. Rameau Normil reste en poste, mais c’est tout le pays qui en paie le prix.
La Rédaction
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