Vers une prise de pouvoir du secteur privé ? Le tandem Saint-Cyr – Fils Aimé inquiète

Le mandat de Fritz Jean à la tête du Conseil présidentiel de transition (CPT) s’achève dans un climat de tension et de méfiance. À l’approche du 7 août, date butoir pour désigner son successeur à la coordination du Conseil, des inquiétudes grandissantes émergent autour d’un possible tandem composé de Laurent Saint-Cyr, actuel représentant du secteur privé des affaires au sein du CPT, et d’Alix Didier Fils Aimé, également issu du monde entrepreneurial.
La perspective de voir deux figures influentes du secteur privé concentrer les rênes de l’exécutif alimente les suspicions d’une tentative de captation du pouvoir par cette frange socioéconomique. Certains conseillers dénoncent déjà une offensive bien orchestrée visant à renforcer la domination du patronat sur le processus de transition.
Laurent Saint-Cyr est pressenti pour succéder à Fritz Jean comme nouveau coordonnateur du Conseil. Toutefois, sa nomination fait l’objet de vifs débats en interne. Des doutes persistent notamment autour de sa possible double nationalité, ce qui pourrait contrevenir aux critères d’éligibilité définis pour ce poste stratégique. Un membre du CPT évoque également des “problèmes techniques” qui, pour l’instant, bloquent sa désignation.
Face à cette impasse, plusieurs noms circulent comme alternatives, dont ceux de Leslie Voltaire, ancien président du CPT, ou encore d’Edgard Leblanc Fils, ex-président du Sénat. La reconduction de Fritz Jean est aussi évoquée, bien qu’elle semble peu probable. En parallèle, les trois conseillers éclaboussés par le scandale de la Banque Nationale de Crédit (BNC) auraient été mis à l’écart des discussions, selon une source proche du dossier.
C’est surtout la possibilité de voir émerger un duo Saint-Cyr-Fils Aimé qui cristallise les inquiétudes. Le contexte est explosif : plusieurs figures du secteur privé sont accusées d’entretenir des liens avec des groupes armés, alimentant la violence qui gangrène le pays. Le cas emblématique reste celui de Réginald Boulos, récemment arrêté aux États-Unis, et soupçonné d’avoir financé des gangs opérant en Haïti.
Pour de nombreux observateurs, un tel tandem représenterait une menace sérieuse pour l’indépendance de la transition et pourrait miner davantage la confiance déjà fragile de la population. Les critiques contre le CPT se multiplient : jugée opaque, coûteuse et inefficace, la structure de transition est aujourd’hui largement discréditée. Une partie de la société civile appelle à sa refondation pure et simple.
À moins d’une semaine du 7 août, aucun consensus ne s’est encore dégagé. Le flou persistant autour de la succession de Fritz Jean, combiné à l’absence de feuille de route claire, accentue les incertitudes et plonge le pays un peu plus dans l’instabilité politique.
La Rédaction
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