Fermeture de l’ambassade américaine : l’ironie d’une insécurité façonnée de l’extérieur

Le 4 août, des tirs nourris à proximité de l’ambassade des États‑Unis à Tabarre ont contraint les autorités américaines à suspendre temporairement leurs activités, restreindre l’accès au public et confiner leur personnel sur place. Officiellement, cette décision vise à protéger le personnel diplomatique face à la montée de l’insécurité dans la capitale haïtienne.

Cependant, cette fermeture soulève une question centrale : dans quelle mesure les États‑Unis portent‑ils une responsabilité dans l’émergence et l’implantation durable des gangs armés qui aujourd’hui menacent jusqu’à leur propre représentation diplomatique ? Depuis des années, Washington exerce une influence déterminante sur la scène politique haïtienne, soutenant des gouvernements contestés, tolérant des dérives institutionnelles et, selon plusieurs observateurs, fermant les yeux sur les circuits d’approvisionnement en armes.

Ce contexte a contribué à l’essor d’acteurs armés devenus incontournables dans le contrôle du territoire. La scène actuelle une ambassade américaine contrainte de se barricader illustre crûment le paradoxe d’une puissance étrangère prise dans les rets d’un système qu’elle a, directement ou indirectement, contribué à façonner.

Pour nombre d’Haïtiens, cette fermeture ne symbolise pas seulement l’extrême gravité de la crise sécuritaire, mais aussi l’échec d’une politique internationale qui, au lieu de stabiliser le pays, a participé à son effondrement sécuritaire.

La Rédaction

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