Une “force opérationnelle” sans troupes : la grande illusion américaine en Haïti

L’ambassade des États-Unis a annoncé, avec triomphe, que la Force de Répression des Gangs (GSF) est désormais “opérationnelle” en Haïti. Mais comment une force peut-elle être opérationnelle sans la moindre présence réelle de troupes étrangères au sol ? Comment prétendre à un tournant sécuritaire avec les mêmes blindés légers, les mêmes pick-up, les mêmes méthodes et les mêmes discours recyclés depuis des années ?

Washington et ses partenaires répètent la même formule creuse : nouveau mandat, coordination avec la PNH et les FAd’H, respect des droits humains. Sur le terrain, rien ne change. Les gangs continuent de régner, les quartiers sont toujours assiégés, et la population n’a jamais été aussi abandonnée.

Cette mise en scène diplomatique ressemble davantage à un exercice de communication qu’à une réelle stratégie de stabilisation. Pendant qu’on parle d’une force “habilitée à mener des opérations contre les gangs”, aucune preuve tangible d’action n’est visible. Même les chiffres avancés – 5 500 membres en uniforme et 50 employés civils – semblent théoriques, sans la logistique, la formation, ni l’appui aérien nécessaires à une opération d’envergure.

Les Haïtiens n’attendent plus des communiqués triomphants, mais des résultats concrets. Tant que les États-Unis et leurs alliés se contenteront d’annoncer des “forces fantômes” plutôt que de soutenir une véritable mission capable de reprendre le contrôle du territoire, Haïti restera livrée à elle-même.

En réalité, la GSF n’est pas encore une force opérationnelle. C’est une illusion diplomatique, un écran de fumée de plus pour masquer l’échec collectif de la communauté internationale en Haïti.

La Rédaction

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