Mission de l’OEA en Haïti : une visite protocolaire qui évite les vraies questions

Le passage du Secrétaire général de l’OEA, Albert Ramdin, les 2 et 3 décembre, a été présenté comme un geste de soutien à la transition haïtienne. Pourtant, sur le terrain, cette visite ressemble davantage à un exercice diplomatique sans réelle portée qu’à une démarche capable d’influencer la trajectoire du pays.

À Port-au-Prince, les discussions de Ramdin avec le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) ont porté sur la sécurité et le calendrier électoral. Deux thèmes centraux, certes, mais abordés dans un cadre qui, une fois de plus, a soigneusement évité les interrogations essentielles : comment organiser des élections dans un pays où une large partie du territoire reste sous le contrôle de groupes armés ? Et surtout, quelle responsabilité l’OEA est-elle prête à assumer dans un processus qu’elle observe sans jamais vraiment s’y engager ?

Cette visite met en lumière le contraste flagrant entre l’urgence de la situation et la prudence extrême des partenaires internationaux. L’institution régionale se contente de rappeler son « intérêt » pour la transition, sans proposer de mécanismes concrets pour appuyer un processus qui s’enlise chaque semaine un peu plus. Au final, l’OEA semble redouter de s’impliquer davantage, tout en cherchant à préserver l’apparence d’une présence diplomatique active.

Pour la population, cette mission laisse donc une impression familière : des déclarations, des photos officielles, mais aucune avancée tangible. Dans un contexte où les institutions haïtiennes peinent déjà à convaincre, la visite de Ramdin risque bien de s’ajouter à la longue liste des démarches internationales symboliques, utiles pour l’image, mais presque sans effet sur la réalité quotidienne du pays.

La Rédaction

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