Les Petits Chanteurs de St-Gérard ont ressuscité Mozart

L’auditorium des Sœurs Joseph de Cluny a accueilli, le dimanche 6 janvier 2013, la maîtrise Les Petits Chanteurs de St Gérard. Elle a, lors du concert, exécuté avec brio le Requiem de Mozart. Un concert donné pour commémorer et saluer la mémoire des victimes et disparus du  drame de janvier 2010.

Il est cinq heures de l’après-midi. L’assistance, très impatiente, égrène des secondes. Les Petits Chanteurs  de Saint Gérard aussi. Le maître de cérémonie rentre en scène, fait une brève mise en contexte et se retire. Le rideau se lève ensuite. Sur les planchers de l’auditorium des Sœurs Joseph de Cluny plein a craqué, la Chorale accompagnée de l’orchestre s’apprête à battre les premières mesures du Requiem de Mozart, la  dernière œuvre musicale que ce grand compositeur autrichien  n’a  même pas pu terminer avant sa mort en 1791.

L’attente augmente de plus en plus. Quelques secondes plus tard arrivent quatre solistes puis le chef d’orchestre : Zizi Mackenzie. Arrivé sur l’estrade, le maestro salue le public d’un hochement de la tête, saisit sa baguette.  A peine commence-t-il à battre les premières mesures et les instrumentistes les premières notes, qu’une onde vibratoire se répand dans toute la salle, traverse les tympans les plus avisés et invite le public  à entrer en complicité avec lui-même, l’orchestre et le choeur.

Voix et mélodies concordent.  Depuis l« ’Introïtus » (le Morceau qui introduit le requiem) jusqu’au « Communio » (la Huitième et dernière partie), une sonorité au gain marqué jouissant d’une constante intensité semble convenir sans conteste aux intentions de Mozart au moment de travailler l’œuvre.  Chaque accord frappé, exécuté avec dextérité, chaque crescendo et decrescendo invite l’assistance, installée dans une atmosphère de bon enfant, à découvrir et/ou redécouvrir le célèbre compositeur dans toute sa dimension.

Les vibrations émises par les cordes des violons et violoncelles mêlées à celles des autres instruments deviennent comme la Cerise sur le gâteau, pour un public avisé qui, à maintes reprises, ne put résister à l’interdiction de casser le rythme par de chauds applaudissements. La conduite simultanée des voix parfois se brouille au point que l’auditoire a l’impression de perdre le sentiment de cohérence tonale.

Aussi, c’était l’occasion pour les participants au concert, à la « messe des morts » de savourer et d’apprécier les prestations de Monette V. Léopold Alcin, Louvens Erose (Soprano), deux virtuoses de la musique classique en Haïti,  de Pascal Registre (Alto) Evens Firmin, (Ténor) et de Louiness Louis (Basse). Pour une fois de plus, ils ont confirmé leur talent.

La joie était palpable sur le visage de tous les membres de la chorale les Petits Chanteurs de Saint Gérard PCSG qui éprouvaient un plaisir fou à faire la louange du Seigneur. Interpréter le Requiem de Mozart se présentait comme un défi. Le pari est gagné. Les différentes interprétations de ce chœur à quatre voix est un vrai régal. Aussi possède-t-elle une saveur unique qui se refuse au fini et a su faire revivre Mozart pendant deux heures d’horloge.

Fondé le 7 février 1992 dans un contexte vraiment difficile par le Révérend père Adonaï Jean Juste, la maitrise  Les Petits Chanteurs de Saint Gérard continue de suivre la mission qu’elle s’est confiée : « chanter le Dieu de la Vie, toujours et partout » surtout à travers son album : « Glwa pou ou Papa ». Ce chœur à quatre voix regroupe aujourd’hui encore des enfants et jeunes passionnés de la musique. La chorale présente régulièrement des spectacles, organise des concerts dans plusieurs églises de la capitale et des villes de provinces.

La chorale ne chante pas seulement des chansons évangéliques. Il lui arrive également d’interpréter d’autres chansons profanes, tirées de la culture haïtienne comme Choucoune, Haïti chérie, l’Hymne nationale etc.

Joe Antoine Jn-Baptiste

jjoeantoine@yahoo.fr

La Rédaction

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