Haïti-Presse-Carnaval : Un Journaliste Censuré et des Musiciens Menacés


JACMEL – Un journaliste et des musiciens se sont plaints de mauvais traitements et de menaces de partisans zélés du président Martelly durant la période du carnaval. De graves incidents se sont produits le week-end dernier à Port-au-Prince et à Jacmel.

Un journaliste de Radio Télé Caraïbes a été interdit par la police haïtienne de prendre des images du président Martelly qui participait au carnaval organisé à Jacmel (Sud-est d’Haïti), le dimanche 12 février dernier.

Ce reporter indique qu’il a voulu interviewer et filmer le président et celui-ci, voyant qu’il travaillait pour radio Caraïbes, lui a déclaré qu’il ne répondra pas à ses questions.

Le journaliste a obtempéré et a laissé tomber l’interview. Quelques minutes plus tard, il a remarqué que le président Martelly répondait aux questions d’un autre media. Alors il a approché son micro pour recueillir les propos de Michel Martelly lorsqu’un agent de la police nationale lui a ordonné de ne pas le faire. Le policier lui a carrément fait savoir que les journalistes de Radio Caraïbes n’avaient le droit ni d’enregistrer ni de filmer le président haïtien.

Par ailleurs, des musiciens ont aussi été menacés au cours du week-end pour avoir composé des meringues carnavalesques qui lancent des pointes contre le président Martelly.

A Port-au-Prince, le chanteur de la formation musicale « Vwadezil » dont la meringue ironise la Minustah et l’actuel gouvernement, s’est vu obligé de descendre de son char par un policier qui, dit-il, lui a collé un revolver sur la tempe afin de lui faire cesser sa prestation.

« C’est la première fois depuis que je participe au carnaval qu’une telle chose m’arrive, j’avais l’habitude d’ironiser les présidents précédents, qu’il s’agissait de Boniface Alexandre, de René Préval, je n’ai jamais été inquiété », déclaré le chanteur.

Un autre chanteur, Antonio Cheramy (Don K-to), a rapporté que des individus avaient ouvert le feu, le week-end dernier sur la maison de sa mère à Port-au-Prince et brisé les vitres de sa voiture. Le lead vocal du groupe Brother’s Posse, lui aussi, avait composé une meringue qui n’a pas plu aux partisans de Michel Martelly.

Lors des périodes carnavalesques, les musiciens à travers leur meringue passent volontiers en dérision la situation politique et le gouvernement sans que celui-ci ne réagisse, car le carnaval permet ces genres de choses.

L’ancien musicien Sweet Micky, aujourd’hui le président Martelly, avait lui-même l’habitude de d’insulter les mères des présidents Préval et Aristide. Il lui arrivait souvent, passant devant le palais présidentiel sur son char, de soulever sa jupette rose, de montrer ses fesses au locataire du palais national en lançant des propos salaces, si bien que les médias diffusant le carnaval en direct étaient obligés de stopper la retransmission.

Source : defend.ht


La Rédaction

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